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 Rencontre surprise [pv]

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Aurore Lanval

Aurore Lanval

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MessageSujet: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 19:26

Aurore se tenait derrière la fenêtre de sa chambre qui donnait sur le parc de la propriété des Lanval. Ce lieu de verdure et de platitude lui évoquait de nombreux souvenirs tout aussi agréables les uns que les autres. C'était là qu'elle avait grandi, joué, lu et fait plus de discours que n'en compte l'œuvre de Platon. Les arbres étaient maintenant baignés d'une lumière incandescente. Ombres immobiles dans le sang du désespoir. Aurore laissa échapper un soupir puis se laissa tomber avec nonchalance dans un fauteuil. La jeune femme était seulement vêtue d'une chemise de nuit faite dans le coton le plus fin qui existait. Elle ramena ses jambes contre sa poitrine et continua de contempler le coucher de soleil quand soudain trois coups secs retentirent à la porte. Aurore n'était pas d'humeur à voir qui que ce soit alors elle ne répondit rien, mais elle savait qu'on ne lui laisserait pas le choix. En effet la seconde d'après elle entendit le grincement de la porte puis un claquement sourd. Elle ne prit pas même la peine de détourner le regard de la fenêtre.

"Mademoiselle Lanval, il faut vous habiller rapidement, le seigneur Darius demande un entretien avec vous dans les plus brefs délais!"

"Dites lui que ma santé laisse à désirer ce soir et qu'il faudra reporter cette entrevue à plus tard je vous prie..."

"Le seigneur votre père dit que vous n'avez pas le choix mademoiselle..."

Aurore se leva d'un bond. Cette fois ci elle avait du mal à contenir toute la colère qu'elle avait en réalité accumulée depuis plusieurs mois et elle arracha elle-même sa chemise de nuit, ouvrit à la volée son armoire en chêne massif et sortit sa plus triste robe en satin noir. Sa servante l'aida à la fermer puis lui coiffa les cheveux en un chignon simple mais élégant.

"Mademoiselle, vous êtes absolument ravissante."

La jeune fille regarda Aurore de ses grands yeux et comprit au visage de sa maîtresse que la phrase précédente ne lui avait pas plût et elle se contenta de serrer un peu plus les lacets du corsage. Suite à cela elle s'éclipsa, laissant seule Aurore attendre son fiancé. Celui-ci ne tarda pas à frapper et à entrer dans la chambre, il fut ensuite reçu dans un petit salon annexe.

"Aurore malgré la sobriété et les tons foncés de vos habits, vous êtes absolument resplendissante..."

"Vous me flattez trop seigneur."

Darius invita Aurore à s'asseoir à ses côtés sur un canapé puis il engagea la conversation tout en lui prenant la main. La jeune femme n'osa pas la retirer. Elle resta là, immobile et silencieuse, le regard perdu quelque part dans le vide.

"Aurore, je vous ai trop longtemps attendue... Je souhaite que nous fixions maintenant une date pour notre mariage."

La jeune femme sentit son cœur s'accélérer dans sa poitrine, elle afficha cependant un visage tout à fait impassible.

"Mais enfin Darius ma robe n'est toujours pas terminée..."

"Ah oui, tiens à ce sujet, où en êtes vous dans votre ouvrage?"

"Je suis en ce moment en train de coudre des perles et des broderies sur le bustier. C'est un travail d'orfèvre, vous verrez par vous même cette robe sera digne d'une pièce de collection."

"Je vous crois sur parole ma douce, mais combien de temps comptez vous passer sur cette fameuse pièce de collection?"

L'homme porta la délicate main d'Aurore jusqu'à ses lèvres mais la jeune femme la retira d'un geste vif avant de se lever et d'entamer de continuels allers et retours.

"Je ne sais pas... Peut être encore six mois... Seulement pour la robe, je ne parle pas des autres préparatifs..."

Darius se leva à son tour et dirigea ses pas sur ceux d'Aurore. Quand ils se rencontrèrent enfin celle-ci lui adressa un sourire hypocrite absolument convaincant. Cependant cette fois-ci le regard de son interlocuteur n'était plus le même, la sérénité et la cordialité avait été remplacées par la plus profonde des rages. Il empoigna fermement le bras de sa fiancée et la jeta avec violence contre un mur. Lorsque sa tête se cogna Aurore ne put retenir un léger gémissement. Darius rapprocha son visage si près qu'elle pouvait sentir le souffle de sa respiration dans son cou.

"Écoutez moi bien, vous allez très vite oublier cette satané robe ou bien la terminer car croyez moi bien quand je vous dis que la semaine prochaine à cette heure-ci nous serons mari et femme et le mariage sera consommé..."

Sur ses funestes paroles, Darius pressa avec force ses lèvres contre celles d'Aurore qui bien évidemment ne se laissa pas manipuler de la sorte. Celle-ci gifla tout d'abord son agresseur et parvint à se détacher de son emprise avant de saisir un chandelier en or et de lui enfoncer dans l'estomac. Darius se redressa de toute sa hauteur et attrapa la jeune femme par les cheveux.

"Ne recommencez jamais ce genre d'action car vous le regretteriez amèrement, me suis-je bien fait comprendre Aurore?"

Malgré les larmes qui brouillaient sa vue, Aurore parvint à donner un coup de pied à l'endroit le plus stratégique lorsqu'il s'agit de se défendre contre un homme malfaisant. Darius lâcha immédiatement la jeune femme pour se recroqueviller sur lui même.

"Je ne suis pas celle que vous croyez Darius. L'amour d'un enfant pour son père est la seule motivation de cette horrible union. Dieu sait combien je peux aimer le seigneur de Lanval mais il ne sera pas éternel, tout comme cette triste mascarade!"

Aurore continua de regarder avec défiance le seigneur de Darius tout en le raccompagnant à la porte.

"Nous nous reverrons demain à la réception."

"Avec joie!"

La porte claqua.

________________________________


«Voilà deux années que j’attends. Je me souviens encore de ce jour glorieux, cet après-midi où le seigneur avait fait le voyage lui-même jusqu’à ma propriété pour m’annoncer qu’il acceptait avec considération ma demande. Je me rappelle encore parfaitement l’air regrettable et harassé inscrit sur son visage. Son pas traînant et sa silhouette voûtée. Avais-je déjà eue vision plus pathétique ? J’en doute fort. Certainement commençait-il à voir le soleil se coucher derrière les montagnes verdoyantes de l’Ardeur et l’ombre glaciale et impassible de la Mort s’étendre sous ses pieds pour me confier ce qu’il chérissait le plus au monde.
Mais ce jour là, j’avais été trop prompt à croire mon entreprise réussie car le vieil homme avait adjoint une condition à sa réponse. Aurore devait préparer elle-même sa robe et notre union ne serait prononcée qu’une fois le vêtement terminé. A l’époque j’avais jugée cette modalité comme négligeable mais depuis ce jour, ma Belle me fait languir et je ne vois plus la fin de cette affaire… Je pensais avoir enfin apprivoisée la colombe, mais il se trouve que la porte de sa cage n’a jamais été fermée à double tours et l’animal menace à tout moment de déployer ses ailes hors de ma portée. »

Le seigneur de Darius était un homme de grande taille. Droit et l’expression figée, il semblait hautain et impressionnant dans ses habits de satin pourpres et ornés de filigranes d’or au niveau des manches et du col. Ses cheveux gris étaient noués en catogan et dévoilaient son immense front qui commençait à être marqué par le temps. Pour une personne ayant dépassé la quarantaine d’années, il était encore remarquable et bel homme.

Il était assis dans une bergère en velours vert près d’une fenêtre en saillie donnant sur le petit jardin de la propriété qui était baigné dans un rayon de soleil blanc. Il n’accordait aucun regard, aucune réelle attention à son invité, installé quant à lui sur une chaise en ébène près de la porte de ce cabinet privé et qui restait fermée à quiconque à l’occasion de cet entretien. Le visiteur demeura silencieux pendant tout le temps que dura l’explication du seigneur.

« Voyez-vous, ce manoir n’est pas en ma propriété, il m’a été confié par une très proche connaissance pour notre rencontre. Vous comprendrez aisément que je ne souhaite pas que le fait de notre conversation soit rendue publique.
J’aimerais que vous suiviez Aurore, que vous notiez chacun de ses faits et gestes, que vous écoutiez chacune de ses paroles et que vous sondiez son cœur. Je ne vous cache pas que j’aurais été en mesure d’accomplir moi-même cette tâche, mais la jeune Lanval, j’en suis certain, se méfie de ma personne… »

La voix rauque et assurée de Darius s’éteignit dans un souffle. Comme si prononcer cette phrase était pour lui une corvée insoutenable.

« Mon hôte dévoué organise ce soir un banquet en l’honneur de la naissance de son premier fils. Les hommes de la plus prestigieuse noblesse seront conviés. Je ferai mon affaire de vous faire entrer. Ne vous inquiétez pas. De toute manière je ne mets absolument pas en doute les astucieux stratagèmes pour infiltrer les sphères les plus cloisonnées dont vous pourriez faire preuve. Et vous savez ce qu’il vous restera à faire puisque Aurore m’accompagnera… »

Darius se leva et sortit de la poche de son pantalon une bourse soigneusement fermée par un ruban qu’il donna au mercenaire.

« Voilà pour vous, en espérant que le service que vous me fournirez sera à la hauteur du salaire que je vous verse. Je vous attends dans trois jours, à la même heure et au même endroit pour que vous me rendiez compte de vos premières observations et informations. Suivant la qualité de celles-ci, je jugerai moi-même s’il va de mon intérêt à maintenir notre association. Maintenant disposez je vous prie. »

Le seigneur se posta devant la fenêtre. Dehors tout le petit monde de son ami s’affairait à la préparation des tables et des différents plats. La fête s’annonçait grandiose et distinguée.
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Fierce Stormrider

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 19:28

Assis sur sa chaise, les bras croisés, le mercenaire écoutait son hôte discourir. Impassible, son visage n'exprimait aucune émotion, que ce soit de l'ennui ou de l'intérêt devant les paroles de son client. A vrai dire, Tarantio était assez indifférent à tout ce verbiage. Il se contentait de relever toute information utile, et enregistrait les directives de sa future mission.
En revanche, ses yeux captaient le moindre détail susceptible de le servir.
Même s'il ne le lui avait pas dit, le mercenaire aurait deviné sans mal que le manoir n'appartenait pas à son employeur. Tout chez lui respirait la manipulation, le calcul et la fatuité. C'était un homme qui aimait s'entendre parler et donner des ordres. Encore élégant et impressionnant malgré son âge, ses vêtements étaient coûteux et richement décorés. Au contraire, la pièce dans laquelle ils se trouvaient, et par extension le manoir tout entier, était sobre et modeste, l'élégance dans toute sa simplicité.
Le bois était verni, mais non décoré, massif, brut. Le propriétaire devait être un homme simple et vertueux. L'exact opposé de son interlocuteur.
Tarantio remarqua que tous ses gestes étaient étudiés. Cet homme était influent, et il ne devait pas être bon de lui déplaire. En même temps, c'était un pervers et un maniaque de l'apparence. La manière qu'il avait de se lisser les sourcils était entre autres révélatrice. Le mercenaire abhorrait ce genre d'hommes, et il n'aurait eu aucun remord à lui enfoncer son couteau dans la gorge. Mais pour l'heure, c'était lui qui l'embauchait, et il avait besoin d'argent pour entreprendre ce qu'il avait planifié.
Malgré ses talents, ou plutôt à cause de ceux-ci, il était peu demandé par la plupart de ses "clients": ses services étaient chers. Trop pour beaucoup d'entre eux. Bien souvent, on avait besoin de trouver des mercenaires capables de voler, assassiner, enlever parfois, mais rien de plus. Et pour ce genre de tâches, la première racaille venue faisait l'affaire: bon marché et remplaçable, son inefficacité était tolérable, compensée par son nombre.
Tarantio, lui, était à part. Son efficacité n'était plus à prouver, son taux de réussite était parfait en plus de cinq années dans le métier. Ses méthodes étaient rigoureuses, inflexibles, ses résultats plus que satisfaisants. Il faisait partie de ces mercenaires de haut vol, polyvalents, discrets, et qui ne se souciaient pas du bien fondé de leurs actes. Tant que la somme payée était suffisante, les résultats obtenus étaient à la hauteur des exigences.
Malheureusement pour lui, le mercenaire s'était absenté trop longtemps du réseau "officiel", préférant travailler seul, et ainsi pouvoir choisir lui-même ses missions. Sa réputation, si elle n'avait pas trop souffert, était tombée dans l'oubli, boycottée en quelque sorte. Il était d'ailleurs remarquable que le seigneur Caliban ait entendu parler de lui, et l'ait engagé. Preuve qu'il ne faisait pas les choses à moitié. Tarantio étouffa la bouffée d'orgueil qui commençait à poindre.
Patiemment, il attendit la fin de la conversation -qui s'était avérée être un monologue- pour se lever, imitant le noble. Il soupesa la bourse, la rangea dans la poche, et acquiesça avant de prendre congé. En sortant, il prit soin de vérifier qu'il n'y avait personne.
Leur entrevue, avait précisé Caliban, devait rester secrète. Le mercenaire ne s'attarda donc pas à l'intérieur du manoir, préférant rejoindre la quiétude du jardin qu'il avait repéré le matin même.
Bien que de proportion modeste comparée au domaine, le jardin était tout à fait charmant. Ainsi qu'il en avait eu l'impression en l'apercevant, il y régnait une aura de quiétude et de sérénité. Orienté vers le sud, les rayons de l'astre diurne baignaient le moindre coin de verdure, et les parterres de fleurs étaient magnifiques. Avec une étendue plus importante, le résultat n'aurait pu être aussi agréable. C'était un jardin dédié au bien-être, et non à l'apparat. Seule petite touche purement esthétique, l'allée principale était couverte de gravier et de cailloux blancs comme du nacre. Ce détail excepté, on pouvait constater sans mal que la Nature était maîtresse des lieux. Aucune symétrie dans la disposition des arbres et buissons, pas de coupe particulière. C'était tout simplement un endroit où se promener et méditer en paix.
En s'engageant sous la petite arche naturelle, Tarantio sentit le gravier crisser sous ses bottes. Prit d'un soudain caprice, il tenta de marcher sans bruit tout en conservant la même allure. Bien qu'admirable, le résultat était loin d'être parfait. Dépité, le jeune homme abandonna en voyant un écureuil le narguer puis disparaître à sa vue sur le même chemin que lui, le tout sans le moindre bruit.


*Décidément, je n'aurais jamais pu devenir un véritable assassin ...*

Avisant un banc, le mercenaire s'y dirigea, avant de s'asseoir pour réfléchir. Sur la pierre blanche, ses vêtements contrastaient par leur absence de couleur. Sa cape en particulier, de la même couleur que ses chausses et ses bottes, était d'un noir profond, rappelant les ailes d'un corbeau.
Parlant à voix basse, presque pour lui-même, il fit le point:


-Ainsi, ça sera une mission d'espionnage ...Enfin, si on peut qualifier cette tâche de la sorte! Faire la causette à une châtelaine et la surveiller ... Tu es tombé bien bas Tarantio, pour qu'on te confie des missions de gardiennage ...
Mais qu'importe, ce sera de l'argent facilement gagné ...


Il eut un sourire.

-Pour une fois que l'on peut joindre l'utile à l'agréable; j'ai cru comprendre que cette Aurore valait le coup d'œil ...Et puis il y aura bien d'autres occasions de faire de nouvelles rencontres. Ca me changera des infiltrations en quartier mal famé.

Une pensée fugace traversa son esprit, et l'image d'une jeune femme aux cheveux châtains apparut dans son esprit. Une pointe de remord naquit en lui, entourée d'un élan de nostalgie. Le parjure l'étouffa rapidement. Ce n'était pas le bon moment pour le passé ...Néanmoins, un nom franchit ses lèvres, prononcé avec tout le déchirement qu'une voix pouvait porter.

-Cordélia ...

Se contraignant à se concentrer, le jeune homme tourna son regard vers les murs du manoir. Depuis sa position, on e voyait que la façade éclairée par le soleil, les vitres renvoyant des reflets mordorés comme autant de miroirs. Il songea qu'il aurait dû demander un plan de l'intérieur du bâtiment pour faciliter son travail, avant de hausser les épaules. Il en savait bien assez pour se débrouiller, et puis, l'imprévu avait une saveur agréable.
Quelques heures avant le rendez-vous, le parjure était arrivé sur les lieux pour examiner la place. Le terrain était plat, dégagé. Au nombre de fenêtres et à la taille du bâtiment, le mercenaire avait calculé une trentaine de chambres. Ayant visité, bien que succinctement l'intérieur, il avait revu son approximation à la hausse. Une cinquantaine semblait plus proche de la réalité.
Ceci associé à la taille du domaine, et les invités qui ne logeraient pas au manoir pendant la durée de la fête, on arrivait à une centaine de personnes. A cela enfin s'ajoutait le personnel domestique.


*Il risque fort d'y avoir du monde ...*

S'allongeant sur la pierre, le parjure émit un soupir. Il était tenté d'accepter l'aide du duc, à savoir une entrée en tant qu'invité. Cela lui éviterait d'inventer mille subterfuges et autres complications. Devoir jouer un rôle et le tenir tout le long de la soirée -voire plus si Caliban décidait de la faire durer plus longtemps- avait quelque chose de fatiguant.
Finalement, il abandonna l'idée, préférant faire les choses à sa façon. De plus, la jeune Aurore refuserait probablement de lui parler si 'elle apprenait qu'il avait une quelconque relation avec Caliban.
Son plan commençant à prendre forme, le jeune homme ferma les yeux et s'accorda quelques heures de repos avant de passer à l'action. Il fallait que les premiers convives arrivent pour que son plan puisse se dérouler comme il l'entendait.
De plus, il aurait besoin d'être en forme pour jouer son rôle, et s'amuser un peu ...


Dernière édition par Fierce Stormrider le Lun 7 Sep 2009 - 19:37, édité 1 fois
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Aurore Lanval

Aurore Lanval

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 19:30

"Cassandre est ce bien votre nom?"

Le bruit régulier des sabots sur les pavements couvrait la voix d'Aurore. Celle-ci parvint comme un souffle aux oreilles de l'intéressée qui était assise en face d'elle.

"Tout à fait..."

Le ton enjoué de sa voix l'agaçait profondément mais elle avait eu vent de la réputation de cette femme de joie. Mutine et cruelle, exactement ce dont elle avait besoin. A vrai dire elle n'attendait pas réellement quelque chose de précis de sa part, mais en la prenant à son service, Aurore savait qu'elle pouvait être un atout non négligeable. Par ailleurs elles étaient toutes deux gagnantes puisque de cette manière Cassandre quittait sa misérable condition. Dehors le ciel commençait déjà à se teindre d'un dégradé de tons rosés. Leurs pieds foulèrent bientôt le sol empierré de la rue annexe dans laquelle se trouvait le manoir où allait se tenir la réception. Lorsqu'elles arrivèrent devant la porte d'entrée, la rumeur des invités déjà arrivés monta jusqu'à elles. Les conversations allaient bon train dans un brouhaha incessant et une douce musique tentait vainement d'établir un peu d'harmonie dans ces bruits chaotiques. Un domestique leur ouvrit et les convia à entrer dans l'allée principale avant de les débarrasser de leurs affaires.
Cette pièce était immense et semblait être le cœur de la demeure. Sur la gauche un vaste escalier de marbre menait aux étages. En levant la tête, Aurore put en compter trois. Le propriétaire attachait certainement aussi beaucoup d'importance à la décoration car partout où votre regard se posait, vous pouviez apercevoir multitude de meubles luxueux, accessoires ostentatoires et tableaux de maître. A l'autre bout de la pièce, des portes en verre étaient ouvertes et donnaient sur l'extérieur verdoyant et aménagé pour l'occasion. Il y avait de longues tables disposées aléatoirement sur la pelouse, couvertes de longues nappes blanches, de dizaines de mets, de bougies... Les conviés étaient invités à s'asseoir ou rester debout pour discuter, et Aurore devait bien l'avouer, la réception était plutôt réussie.

Une centaine de personnes étaient présentes. Aurore avait déjà rencontré la plupart d'entre elles mais n'en connaissait réellement que très peu. Tandis qu'elle avançait dans l'allée principale, accompagnée de Cassandre, elle adressait des signes de tête amicaux, fière et droite dans sa robe nacrée. Ses cheveux raides et noirs ondulaient dans son sillage. Elle se saisit d'un verre tendu par un domestique et approchant son visage de celui de Cassandre, désigna discrètement de l'index Darius, qui était en pleine conversation avec le propriétaire du manoir.

"Voyez-vous cet homme aux cheveux gris qui porte une veste verte?"

Darius, vêtu en effet d'une veste en velours sinople et les cheveux noués par un ruban d'un ton légèrement plus foncé, s'esclaffait au coté d'un petit homme rose et bienveillant. Un verre à la main, le visage ouvert et rieur, il passait au premier abord pour une personne agréable et habitué à faire la conversation en bonne compagnie. Aurore tressaillit lorsqu'elle pensa à sa vraie nature, qu'elle était d'autant plus la seule à connaître véritablement.

"Certainement..."

"Ce soir, je veux qu'il disparaisse..."

Il y eut tout d'abord un court silence entre les deux jeunes femmes. Cassandre avait été mise au courant de la situation d'Aurore et lui avait promis sur le trajet d'être présente pour l'aider dans ce projet de liberté. Elle le fixa encore un moment, comme prise d'une intense réflexion interne puis son regard noir s'enflamma en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

"Savez-vous de quelle manière vous allez vous y prendre jolie demoiselle?"

Aurore sortit de sa manche un petit paquet renfermant le poison destiné à Darius puis le glissa rapidement à nouveau sous le tissu. La seule difficulté de ce plan était de parvenir à se saisir du verre de Darius sans que celui-ci ne s'en rende compte, en effet il était certainement méfiant depuis leur dispute de la veille et n'accepterait pas qu'Aurore lui apporte elle-même à boire. La parjure ne connaissait que trop bien son ennemi et l'inverse n'était heureusement pas réciproque... Les deux jeunes femmes rejoignirent leur victime avec un sourire hypocrite.

"Bonjour seigneur, laissez-moi vous présenter une amie, Cassandre..."

"Heureux de vous rencontrer, vous êtes ravissante."

Les yeux de Darius parcoururent Cassandre de haut en bas à plusieurs reprises et se portèrent finalement sur Aurore. Sans doute la trouvait-il digne d'un plus grand intérêt ou alors avait-il quelque soupçon au sujet de cette nouvelle arrivante. Un rictus apparut au coin de ses lèvres et la jeune femme fut absolument certaine qu'il restait imperceptible pour les autres personnes présentes autour d'eux. Quoiqu'il en soit, ce regard lourd de sens entre les deux fiancés pesait sur Aurore qui préféra orienter ses pensées sur Cassandre.
Quand Aurore avait rencontrée la jeune femme pour la première fois, celle-ci n'avait rien d'élégant. Grimée à l'excès et portant des habits tape à l'œil voire vulgaires, elle incarnait l'archétype de la fille de la rue. Mais Aurore ne pouvait décemment se permettre d'être vue en telle compagnie c'est pourquoi elle lui avait fait tailler une robe distinguée de couleur claire, coiffer ses cheveux d'un rouge profond et avait fait mettre en valeur la délicatesse de son visage par un maquillage plus discret.

"Enchantée, vous n'êtes qu'un flatteur!"

Le ton enjoué de Cassandre semblait amuser Darius qui ne pouvait détacher ses yeux froids d'elle, la regardant à la fois comme l'on regarde un animal effectuer bêtement le tour qu'on lui a appris mais également avec une certaine curiosité, qui certes était propre à ce personnage, mais qui témoignait de l'intérêt qu'il lui portait. Aurore jubilait intérieurement, la première étape était plus ou moins accomplie. Elle échangea un regard rapide avec sa complice.

"Le seigneur Darius ne saurait être de mauvaise compagnie voyons!" s'exclama l'organisateur de la réception.

En entendant ces paroles Aurore avala de travers et crut s'étouffer l'espace d'un instant. Cassandre lui tapota le dos.

"Eh bien demoiselle Lanval, où sont passés votre maintien et votre raffinement?"

"A croire que ma domestique a oublié de m'en parer aujourd'hui!"

Tout le petit comité se laissa gagner par l'hilarité, sauf Darius qui riait jaune...

"Très bien Darius, et si vous m'invitiez à danser, ce serait l'occasion de faire plus ample connaissance! Je suis absolument convaincue que vous avez un jeu de jambes à tomber..."

"Vous ne croyez pas si bien dire très chère! Votre sens de la répartie est délicieux, je dois bien l'avouer. Mais mon jeu de jambe est réservé à ma précieuse fiancée, ma douce Aurore..."

"Je vous en prie seigneur! Et puis, rappelez-vous notre conversation de la veille! La semaine prochaine l'hyménée sera prononcé! Je serai entièrement vôtre..."

"En voilà une bonne nouvelle Darius! Vous nous l'aviez cachée!"

Darius jeta un coup d'œil vers le fond du jardin, comme pour s'assurer de quelque chose... Aurore suivit discrètement les yeux de l'homme mais ne parvint pas à distinguer ce qui attirait exactement son attention car la foule des invités était trop dense...

"Très bien Cassandre, si tel est le souhait de ma tendre Aurore!"

Darius jeta un dernier regard insistant à Aurore, comme pour lui signifier qu'elle ne quittait pas ses pensées, puis s'éloigna en bonne compagnie. Un sourire malicieux parcourut le visage d'Aurore qui sortit discrètement le poison et s'approcha de la table où Darius avait posé son verre encore à moitié rempli... Enfin elle était sur le point de venir à bout de son dessein.
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Fierce Stormrider

Fierce Stormrider

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 19:30

L'écho des premiers rires parvint jusqu'aux oreilles de Tarantio, troublant la quiétude qui régnait dans le jardin, et mettant ainsi fin au sommeil dans lequel il était plongé. Ouvrant les yeux, le jeune homme s'assit et perçut la gracieuse mélodie des violons s'élevant.
La fête venait de commencer ...
Silencieusement, le mercenaire se leva, un éclair brillant dans ses yeux sombres.


*Il est temps de passer à l'action ...*

Se mettant en quête de sa cible, le parjure parvint rapidement aux abords de l'entrée, guettant l'arrivée des invités, et plus particulièrement la personne répondant à ses critères. Malheureusement, la vaste majorité des convives arrivait en couple ou en groupes plus importants. La partie était loin d'être jouée ...
Enfin, la personne qu'il cherchait fit son apparition. Nerveuse, elle semblait ne pas se sentir à sa place, regardant autour d'elle comme si elle cherchait quelqu'un. Le chasseur s'apprêtait à se mettre en mouvement, lorsqu'un élément imprévu retint son attention: la personne était accompagnée. Le mercenaire sourcilla en détaillant le couple. Il n'y avait désormais plus aucune trace de gêne, et sa proie avait retrouvé son assurance.
Heureusement, celle-ci s'éloigna de sa compagne après quelques mots glissés à son oreille, se dirigeant vers le jardin et leurs ombres rassurantes.
S'assurant qu'on ne les regardait pas, le mercenaire emboîta le pas de sa cible. Celle-ci le conduisit jusqu'à une stèle que le jeune homme n'avait pas remarquée. Plongé dans l'ombre d'un cyprès, le visage baissé vers la stèle, Tarantio devina que sa proie se recueillait. Au bout de quelques minutes, sa voix s'éleva, et ses mots surprirent le mercenaire:


-Je jure de te venger ma sœur, et de venger ton honneur perdu. La vie de cet infâme Caliban prendra fin ce soir, dussé-je y laisser ma vie. Rien ne se mettra en travers de ma route, je sais ce que je dois faire ...

Ses paroles se perdirent dans le vent, et le jeune homme se rapprocha de la silhouette. Celle-ci se rendit compte de sa présence, et, troublée dans son intimité, se retourna brusquement, un poignard dans la main. L'air furieux qui était peint sur ses traits indiquait qu'elle était fermée à tout raisonnement sensé. Pourtant, le parjure tenta de l'apaiser:

-Du calme, je ne cherche aucunement à te nuire camarade. Au contraire. Seulement, je tiens à te donner un conseil: Crois-tu réellement qu'un jeune homme de ta trempe puisse te mesurer à un noble de l'envergure de Caliban?

Voyant que son interlocuteur ne desserrait pas ses phalanges devenues blanches, Tarantio comprit que le rabaisser ne le calmerait pas. Changeant d'approche, il s'efforça d'adopter un ton calme et intéressé:

- Dis-moi quel est ton nom?

L'interpelé daigna répondre dans ce qui semblait être un grognement, comme s'il voulait faire comprendre qu'il ne lui faisait toujours pas confiance:

-Thallium.

-Eh bien Thallium, voyons voir, quel âge as-tu, 17, 18 ans?

-19

-Très bien. Sais-tu quel âge a Caliban? 47. Ce qui veut dire qu'il a plus de deux fois ton âge. Pour une personne ordinaire, on pourrait en conclure que tu aurais toutes tes chances, compte te nu de la différence de vos conditions physiques. Seulement, Caliban est un être abject, comme tu as pu t'en douter. Manipulateur, calculateur, voleur, menteur et j'en passe. Pour cette raison, ces 28 années d'écart sont autant d'expérience qu'il a de plus que toi. Combien de jeunes comme toi crois-tu qu'il a déjà mis à mort?

Marquant une pause, le mercenaire laissa à ses paroles le temps de faire effet avant de terminer:

-Enfin, sache que je ne dis pas ça juste pour déjouer ton plan, mais seulement parce que je n'aime pas que des vies soient gâchées aussi inutilement.

En face de lui, l'adolescent semblait sonné par ses mots, comme s'il commençait à comprendre l'énormité de son projet. Cependant, une partie de lui continuait à désirer la mort de celui qui avait détruit sa sœur et jeté le discrédit sur le nom de sa famille, quel que soit le prix à payer.
Alors que le jeune homme tourmenté semblait prêt à entendre raison, le parjure perdit soudainement patience, et une sourde colère l'envahit, étrange sentiment qui ne lui semblait pas propre. Il commit alors une erreur qu'il ne s'expliquerait jamais, pas même avec du recul.


-Allons mon garçon, regarde toi, tu ne tiendrais pas même deux minutes: tes gestes trahissent ta nervosité et tes intentions. Les gardes du corps de Caliban t'arrêteront avant même que tu ne l'aies approché.
Abandonne.


A ces mots, le dénommé Thallium pâlit, et Tarantio prit conscience de sa faute. Malheureusement, il était déjà trop tard. Les yeux de l'adolescent s'enflammèrent d'une rage soudaine, et agrippant son poignard, il se jeta sur le mercenaire.

-Personne ne m'arrêtera! Rien ne fera obstacle à ma vengeance.

Le parjure, sentant la situation prendre une tournure désagréable, voulut le calmer. Prendre une vie aussi facilement lui répugnait, d'autant plus qu'il s'agissait d'une personne qui sortait à peine de l'adolescence.

*Un enfant? Regarde toi, tu as à peine plus de 21 ans ...*

Quoi qu'il ait eu l'intention de faire, le mercenaire n'eut pas le temps de mettre son projet à exécution; son adversaire courait vers lui, toute raison envolée, et devant la menace, l'instinct combatif du mercenaire prit le dessus. Préférant ne pas attirer l'attention, il avait laissé son sabre au manoir et n'avait conservé sur lui que deux couteaux de lancer. L'espace d'une seconde, il songea à s'en servir, avant d'écarter l'idée. L'instant d'après, son opposant était sur lui, visant son cœur. Tarantio vint à sa rencontre et écarta son bras d'arme, avant de lui asséner un direct qui l'atteignit au visage. En entendant un craquement, le combattant sut qu'il avait brisé son nez. Le visage en sang, son adversaire recula en titubant, et le cavalier de l'orage crut que cela suffirait, avant de le voir revenir à la charge. Le parjure n'avait pas le choix: il saisit son poignet et passa en dessous de sa garde, pour le projeter par-dessus son épaule. Son agresseur à terre, le mercenaire lui fit une clé de bras pour l'immobiliser. Malheureusement, sa proie se débattit violemment pour se libérer de l'étreinte, ignorant sa nature, et sa nuque se brisa dans la prise. Navré, Tarantio sentit le remord l'envahir. Puis, se souvenant de ses objectifs, il déshabilla sa victime, et endossa ses vêtements, ne conservant que ses couteaux et sa cape. Ainsi accoutré, le jeune homme quitta les lieux après s'être assuré que ses affaires étaient en sécurité, au même titre que le cadavre, avant de se diriger vers le cœur des festivités. La place était déjà pleine de monde, et la fête battait son plein, les musiciens exécutant une sérénade enjouée.
Dans cette atmosphère chaleureuse et légère, les convives, qui étaient tous des nobles de souche plus ou moins pure, semblaient avoir oublié la caste à laquelle ils appartenaient, et se comportaient comme si la réserve propre à leur rang n'était plus qu'un lointain souvenir.
Sous l'effet du vin particulièrement édifiant que Caliban avait mis à leur disposition, certains d'entre eux avaient mis en œuvre des stratégies d'approche à la subtilité ...pour le moins discutable. Mais le plus curieux ne résidait pas dans l'attitude presque dépravée des invités; c'était que cela semblait fonctionner: leurs proies semblaient sous le charme, leurs yeux de biche les couvrant de leur regards langoureux. Enfin, ne disait-on pas que le pouvoir était un puissant aphrodisiaque?
Le mercenaire avait l'impression d'être le seul à le remarquer, perdu dans la nef des fous ...


-" Ce genre de réceptions a un intérêt tout particulier: il y aura beaucoup de beau monde, et des gens influents. Tous possèdent des informations dont j'aimerais prendre connaissance. Et nous savons tous deux que l'alcool a la propriété de délier les langues ..."

Tarantio avait bien compris les allusions de son employeur, mais à en voir le résultat, il était allé bien loin pour obtenir ce qu'il voulait. Mais ce n'était pas à lui d'en juger.
En entrant dans la salle de bal, le mercenaire sentit un regard sur lui, puis avisa son employeur qui le regardait. Il répondit d'un hochement de tête avant de se mettre en chasse.
Ses yeux parcourant la foule, le jeune homme repéra sans trop de mal la jeune Aurore s'éloignant de Caliban et d'une autre jeune femme à laquelle il ne prêta tout d'abord pas attention. Perdue au milieu de la masse, elle semblait pourtant s'en distinguer, dégageant une aura de fraîcheur et de mystère inexplicable. Se concentrant sur elle, le mercenaire fit abstraction des autres invités, et ses sens se tendirent pour l'étudier.
La fille d'Eve se mouvait avec une grâce naturelle, ses cheveux formant comme une traîne qui accompagnait ses gestes lorsqu'elle parlait. Son maintien, le port de son visage dénotaient une éducation rigoureuse, dans le respect des valeurs aristocratiques. Pourtant, il émanait d'elle comme une volonté d'indépendance, un instinct de rébellion contre l'ordre et ses injustices.
Alors qu'il se rapprochait de la jeune femme, Tarantio remarqua qu'elle était d'une beauté à couper le souffle. Sa robe était d'un violet pale décoré de fins entrelacs d'argent, et bien que d'apparence simple et sans ornementations excessives, le satin dont était faite la robe semblait chatoyer de reflets argentés sous le clair de lune. En cet instant, et sans raison apparente, le jeune homme eut la vision de sa défunte promise, alors qu'elle expirait dans ses bras. Elles ne se ressemblaient absolument pas pourtant: la chevelure d'Aurore était d'un noir profond tandis que Cordélia avait eu les cheveux châtains. Sa peau, légèrement hâlée par le soleil du sud, allait sublimement bien avec son visage où un sourire naissait facilement. Chez la jeune noble, il n'y avait aucune trace de gaieté. Son visage était un masque où ne trahissait nulle émotion, et son teint était d'un blanc de nacre. L'intelligence brillait dans ses yeux gris, que surplombaient des sourcils fins, évoquant un aigle majestueux.
Le mercenaire n'était plus qu'à quelques mètres, lorsqu'il nota que la jeune femme ne cessait de regarder dans une direction. Suivant son regard, il aperçut qu'elle épiait son fiancé, "dansant" avec une cavalière pour le moins douée dans l'art d'être une femme, ce qui signifiait ici danser avec grâce et abandon, et affecter des manières très féminines.


*Trop serait le terme exact ...*

Lorsqu'il vit le visage de la compagne de Caliban, le parjure se raidit, reconnaissant Cassandre.
Il eut d'abord la crainte d'être repéré, l'ayant rencontré auparavant sous des allures moins nobles, puis la suspicion et la méfiance prirent le pas sur sa prudence. Qu'une personne telle que Cassandre soit présente en ces lieux ne pouvait signifier qu'une seule chose: quelqu'un l'avait faite introduire. Non pas qu'il eut été difficile de s'introduire dans cette fête réservée aux nobles, mais le mercenaire voyait mal la courtisane se fondre dans cette foule maniérée sans une motivation quelconque. Quelle qu'en soit la manière, la jeune Aurore avait réussi à prendre contact et convaincre une personne au caractère aussi trempé que celui de Cassandre.


*Décidément, cette jeune châtelaine semble nous réserver bien des surprises ...*

S'approchant de façon à ce que son visage ne puisse être vu de Cassandre ou de sa cible, Tarantio arriva dans le dos d'Aurore. La robe de la demoiselle était légèrement échancrée dans le dos, dévoilant sa peau d'une pâleur délicieuse, comme invitant à une caresse.
Se retenant, le parjure sourit du pouvoir de la jeune femme. A coup sûr, celle-ci savait user de toutes les armes à sa disposition, et un homme peu avisé aurait eu tôt fait de tomber dans le piège de sa beauté et de sa séduction, si la noble Lanval en avait le caprice.
Le comportement de l'intéressée se modifia de manière presque imperceptible, et Tarantio comprit qu'elle avait sentit sa présence et tentait de jauger quelle proie elle venait de ferrer.


*Rusée la petite ...*

Conservant son sourire, le jeune homme endossa son masque, et prit la parole, se conformant au rôle qu'il devait jouer:

-"Quand on m'a parlé d'une jeune femme, dont la noble lignée remontait à plus de 6 générations, et dont la beauté brillait plus qu'un soleil, je n'avais pas accordé plus d'attention que cela, prenant ces rumeurs pour les habituels ragots exagérés. Avec tort semble t-il. Votre grâce n'a d'égale que vos charmes, demoiselle Lanval. Et votre visage est celui d'un ange, encore que cette comparaison est dépréciative en votre faveur ..."

Satisfait d'avoir toujours le compliment facile, le mercenaire craignit d'abord en avoir trop fait, avant de se souvenir que le commun des courtisans en aurait fait bien plus. Son sourire semblait plus spontané, et ses mots avaient été prononcés avec un naturel convaincant.

-"Mais j'en oublie toutes les plus primaires règles de convenance. Permettez-moi d'y remédier:
Nathaniel Hawkthorn, pour vous servir ..."


Dernière édition par Fierce Stormrider le Lun 7 Sep 2009 - 19:45, édité 1 fois
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Aurore Lanval

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 19:32

Aurore regarda s'éloigner Darius, Cassandre à son bras qui affichait un sourire radieux. Les deux individus se fondirent rapidement dans la foule des invités. Aurore ne les perdit pas pour autant de vue et maintenant elle pouvait contempler dans son ensemble cette peinture de la débauche qu'était le bal. Si ces nobles étaient d'ordinaire astreints aux règles de bienséances et aux codes du protocole, cette réunion à caractère exceptionnel semblait avoir sur eux l'effet d'une catharsis. L'alcool coulait à flot dans les verres qu'ils tenaient dans une main, alors que de l'autre ils flattaient des endroits proscrits. Leurs lèvres voyageaient de bouche en bouche, lentement descendaient avant de gravir de nouvelles arabesques. Des rires aigus et sardoniques s'élevaient pour se mêler aux tintements des verres qui s'entrechoquaient. Tout n'était que minauderie et maniérisme, si bien qu'Aurore avait l'impression de se trouver au milieu d'une farce où tous les invités intervertissaient leur masque. Avait-elle une faculté particulière d'adaptation ou évoluait-elle dans un univers familier? L'attitude de Cassandre s'accordait en tout cas particulièrement bien avec celle de tous les autres convives ainsi que de Darius. La prostituée se frottait grossièrement à celui-ci, qui n'avait pas l'air de déprécier. Il faut dire que Darius, dans la force de l'âge, s'était forgé une grande réputation de coureur, encore sous-estimée, car passer entre ses mains, de gré ou de force, était devenu comme un rite d'initiation pour toute jeune fille qui faisait son entrée en société. Aurore était l'exception. Jamais son père n'avait laissé quiconque s'approcher de trop près de sa fille et jamais il ne l'aurait toléré. Jamais une main n'avait profané la blanche peau de la jeune femme.
A présent que son fiancé était trop occupé à attirer la belle de feu dans ses filets, Aurore dénoua le mince ruban qui maintenait fermé le petit paquet de poison et versa son contenu dans le verre de Darius. La poudre se dissolut dans la boisson, devenant très vite invisible à l'œil nu. La parjure souriait, elle n'avait plus qu'à attendre, d'abord que Cassandre n'ait finit de le distraire, ensuite que le mélange ne fasse son effet, car le processus prendrait normalement plusieurs heures. La jeune femme voulait assouvir son désir de vengeance, faire payer justement Darius pour tout ce qu'il lui avait fait enduré pendant plusieurs mois : la souffrance de l'enfermement. Le sang de Darius serait en effervescence dans ses veines, il sentirait la moindre parcelle de son corps le brûler et sa peau... Sa peau ne serait plus qu'une infranchissable barrière qu'il aurait envie de déchirer tant la douleur serait insupportable. Alors qu'Aurore était perdue dans ses pensées machiavéliques, un homme qui se tenait dans son dos engagea la conversation. La jeune femme se retourna et tenta de masquer d'impassibilité le ressentiment qu'elle éprouvait à avoir été interrompue de la sorte.

*Encore un de ses flatteurs aussi intéressés que peu digne d'intérêt...*

Aurore fit une révérence dont elle serait pourtant bien passée.

"Je ne sais quel importun a pu vous raconter tant de sottises à mon sujet, néanmoins, même si vous semblez être déjà bien au fait de ma personne, je pense qu'il est de mon devoir de me présenter dans les règles de l'art. Aurore Lanval, fille du seigneur de Lanval et promise du seigneur Darius."

Aurore se méfiait. Habituée et des réceptions et fine observatrice, elle n'avait jamais vu cet homme ni n'avait entendu parler d'un certain Nathaniel Hawthorn. Elle le toisa un instant puis scruta minutieusement ses yeux à la recherche d'un quelconque indice, d'un sentiment qui le trahirait. Son regard n'était pas vide, mais fermé, ce qui contrariait d'autant plus Aurore.

"Vous venez d'arriver en ville? Je ne vous ai encore jamais vu ici..."

Tout en remettant ses longs cheveux noirs dans son dos, Aurore attrapa un verre sur un plateau que portait un serveur déambulant adroitement entre les invités.

"Mademoiselle, vous n'avez toujours pas fini votre verre! Est ce bien prudent de vous en resservir déjà un? Que dirait monsieur votre père! Ciel! Lui qui m'a dit de veiller sur vous en son absence!"

"Vous aurez l'amabilité de vous mêler de ce qui vous regarde mon cher!"

Le domestique afficha un air fâché avant de s'en aller d'un pas rapide.
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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 19:45

En la voyant se retourner afin exécuter une révérence, Tarantio nota qu’Aurore semblait prise au dépourvu. Cela n’avait duré que quelques fractions de secondes, le temps que la jeune femme ne lui fasse face, mais en captant son regard, le mercenaire avait cru percevoir dans les yeux de la châtelaine comme un soupçon de gêne.
Interprétant ce léger malaise comme une réaction naturelle de la part d’une personne qui venait de se faire surprendre, le jeune homme n’y fit pas plus attention, et reconsidéra son opinion sur son interlocutrice.


*Peut-être est-elle plus innocente qu’elle n’y paraît …*

Néanmoins, par pur professionnalisme, le parjure laissa glisser son regard le long du corps de la jeune femme qui se trouvait en face de lui. Après tout, elle faisait partie des invités au même titre que tous les autres. Du moins était-ce ainsi qu’il justifiait la manière dont ses yeux avaient de s’attarder sur la robe de la gracieuse Aurore, s’émerveillant au passage de la volupté de ses charmes, de la blancheur de sa peau, et s’enivrant du parfum qu’exhalait sa peau.
Sentant qu’elle le regardait, le jeune homme se reprit, maudissant sa faiblesse et l’effet qu’avait sur lui cette créature enchanteresse. A nouveau, leurs yeux se rencontrèrent, cette fois de manière pus insistante. Aussitôt, le mercenaire occulta ses pensées et émotions par pur instinct, avant de se composer un masque de courtisan, affichant un sourire qui se voulait hypocrite et charmeur.


-En effet noble dame, je suis nouveau en ville. Un arriviste, ainsi que me qualifieraient les puristes de pure souche. Et pourtant, ma lignée est aussi noble, que nombres d’invités ici présents. Le nom des Hawthorn, auparavant considéré avec respect depuis des siècles, est tombé en disgrâce il y a de cela un peu plus d’un siècle avec la ruine de mon arrière grand-père.

Le sourire toujours aux lèvres, l’imposteur prit un air gêné, comme s’il avait honte de faire étalage de sa vie :

-Mais je dois probablement vous importuner ma dame, avec l’histoire de mes déboires. D’autant plus que je brise les règles de la convenance en me plaignant de la sorte devant une si belle créature. Permettez que je fasse mon possible pour me faire pardonner : je suis votre obligé à partir de cet instant. Un mot de vous et je vous dresse un palais, pourfends dragons et monstrueuses créatures.

Et avec un excès de zèle qui tendait à la magistralité, le jeune homme se fendit en une révérence exagérée.
Se redressant, il vit la belle Aurore remettre ses cheveux d’un noir de jais dans son dos avant de prendre un verre sur l’un des innombrables plateaux ambulants. Fronçant un sourcil, le mercenaire tiqua, surtout lorsqu’il entendit la remarque du serveur : lui aussi avait remarqué que la jeune femme n’avait pas terminé son verre. Ou plutôt, elle n’y avait même pas touché, ce qui le perturba d’autant plus qu’il avait vu la gracieuse invitée d’honneur reposer son verre en s’approchant d’elle. Sa méfiance se réveillant, le parjure prit également un verre tout en prenant la décision de garder un œil sur la jeune demoiselle.


-Ne vous en faites donc pas mon brave, elle est entre de bonnes mains avec moi.

Suivant des yeux le serveur qui s’éloignait, Tarantio sentit le regard d’Aurore sur lui, semblant l’étudier. La laissant faire quelques secondes, il se retourna pour lui faire face à nouveau :

-Et à part ne pas suivre les préceptes de votre père, qu’est-ce qui vous passionne dans la vie chère Aurore ? Maintenant que je suis votre serviteur, il va falloir que j’apprenne à vous connaître. Et selon moi, vous devez être une personne d’exception pour qu’on en sache si peu sur une ravissante et noble dame de votre prestance.

Alors qu’il disait ces mots, le jeune homme entendit la musique s’accélérer. Les musiciens abordaient la dernière partie du morceau. Guettant le couple formé par Darius et Cassandre, il prit conscience qu’il lui faudrait leur faire face et supporter leur présence. Ce n’était pas tant Darius qui le gênait, encore que celui-ci était tout à fait détestable. Non, c’était surtout qu’il lui faudrait composer avec Cassandre. Un élément qu’il n’avait pas prévu dans son plan.

*Enfin, après tout, rien ne se passe jamais comme on le voudrait. J’espère seulement qu’elle ne me reconnaîtra pas.*

Alors même qu’il prononçait ces paroles en pensées, le parjure sut qu’elles étaient dénuées de sens. Bien qu’elle était une fille de peu de foi, Cassandre n’était sûrement pas aveugle, et devait avoir la mémoire des visages comme toute fille du métier. Les hommes qui refusaient de payer étaient monnaie courante, et pouvoir se rappeler d’eux était une condition sine qua non quand on débutait, si l’on ne voulait pas finir sans le sou. De plus, Tarantio était convaincu qu’elle se douterait de quelque chose. Lorsqu’il l’avait rencontrée pour la première fois, son accoutrement était pour le moins très différent. De bonne facture, mais d’une sobriété étudiée, ses vêtements étaient ceux du mercenaire expérimenté. Bottes de cavalerie, jambières sombres et manteau de laine gris oragé, ce n’étaient pour ainsi dire, pas le genre de tissus qu’affectionnait un courtisan … Soupirant, le jeune homme se résolut à attendre, et se confronter à son Destin. D’ici là, il lui restait encore quelques minutes pour profiter de la présence chaleureuse et enivrante de la douce Aurore …
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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 20:49

Aurore regarda le serveur se faufiler rapidement entre les invités. Cette remarque était dangereuse car elle pouvait attirer l’attention. Non pas que la parjure pensait être surveillée, mais la prudence n’était jamais superflue. Par ailleurs, ce Nathaniel Hawthorn semblait plus que suspect. Aurore acquiesça par politesse pendant que celui-ci lui déballa l’histoire de sa généalogie déchue, mais elle n’en croyait pas un traître mot bien sûr.

« Mon serviteur ? Vous me faites trop d’honneur… Vous souhaitez donc connaître mes passe-temps ? Je crains que ce ne soit une question fort peu intéressante, mais quoi qu’il en soit, je me dois de vous répondre. Couture, écriture, lecture et divers arts. Tout ce qui compose la vie trépidante d’une jeune femme de mon âge. »

Aurore but une gorgée du verre qu’elle venait de prendre et sentit le regard suspicieux de l’homme peser sur elle.

« Ce verre là est celui de mon fiancé, Darius, il m’a demandé de le lui garder pendant qu’il danserait avec une de mes dames de compagnie. D’ailleurs, je vais pouvoir vous le présenter, je les vois qui arrivent. »

C’était bien le première fois dans sa courte vie qu’Aurore était heureuse de voir apparaître Darius. Celle-ci tenta de masquer son enthousiasme inhabituel afin de ne pas attirer l’attention de l’intéressé.

« Darius, Cassandre, laissez-moi vous présenter Nathaniel Hawthorn, nouveau en ville et, d’après ses dires, issu d’une très noble et ancienne famille… »

A ces paroles, un léger sourire parcourut les lèvres de Darius tandis que Cassandre affichait un air perplexe. Le mutisme dont elle faisait preuve face à Nathaniel était surprenant quand on connaissait son naturel chaleureux et curieux, d’autant plus que celle-ci était chargée d’une sorte de mission de protection… Bien évidemment, ce brusque et inattendu changement de comportement n’échappa pas à Aurore qui scruta avec une attention toute particulière les yeux de sa dame. Hésitation, réflexion, surprise ou excitation, il était difficile de savoir quel sentiment dominait en elle. Néanmoins, celle-ci resta tout à fait impassible et se présenta à son tour avec le plus grande courtoisie.

« Cassandre Nightingale, je suis également nouvelle en ville. Il semblerait que nous ayons tous les deux bon nombre de choses à découvrir dans les alentours. »

Cassandre jeta un coup d’œil dubitatif à Aurore avant de fixer intimement son regard noir sur le prénommé Nathaniel.

« Pourtant il me semble que je connais déjà très bien. Comme si nous nous étions croisés dans une autre vie, que nous avions été très proches… »

« Darius, voici votre verre. »

« Merci Aurore. »

Les yeux de Darius croisèrent le regard de Nathaniel et un silence pesant s’installa entre les convives. Les lèvres empourprées d’Aurore s’étirèrent en un sourire malveillant tandis que Darius portait lentement le verre jusqu’à ses lèvres, apparemment peu méfiant d’Aurore qui avait été entourée lors de sa danse avec Cassandre.
Soudain une jeune fille qui semblait un peu plus jeune brisa le cercle qu’ils formaient et s’adressa à Aurore, les larmes aux yeux. Celle-ci était une amie de longue date et même si la voir dans un tel état d’affliction lui fendait le cœur, la parjure ne pouvait s’empêcher de maudire son arrivée.

« Aurore, il est… il est… oui… Aurore… il s’est passé… quelque… quelque chose de terrible ! Oh Seigneur… J’en suis certaine ! »

La jeune fille jeta un regard apeuré à Darius et tomba à genou devant Aurore.

« Mais enfin, que se passe-t-il ? »

« Depuis tout à l’heure, je suis à la recherche de mon frère qui a disparu depuis notre arrivée au manoir…»

La jeune fille encercla de ses bras les genoux d’Aurore, mouillant de ses chaudes larmes le fin tissu de la robe. Le visage d’Aurore affichait une certaine compassion pour son amie en proie à la plus grande détresse et ses mains caressaient doucement son dos parcouru de violents sursauts, mais une seule chose la préoccupait véritablement : c’était qu’il se passait ce soir là des événements anormaux, ce qui pouvait potentiellement nuire à ses plans.

« Allons relève toi ! Cassandre et moi allons t’aider à le retrouver ! Pars dans une direction, nous irons dans l’autre… »

La jeune fille baisa les mains d’Aurore et se releva silencieusement avant de s’éloigner vers le fond du domaine.

« Messieurs, excusez nous de vous fausser compagnie, mais le devoir nous appelle ! »

Aurore jeta un regard dédaigneux et furtif à la silhouette de la jeune fille.

« Quoiqu’il en soit, je ne compte pas laisser cette sordide affaire de badinage me gâcher la soirée ! Cassandre, soyons rapides ! »

Les deux jeunes femmes s’éloignèrent à leur tour et Aurore profita de ce moment d’isolement pour faire le point avec sa complice sur les bouleversements auxquels elles étaient confrontées. Cependant celle-ci fut d’autant plus surprise quand Cassandre lui apprit qu’elle avait déjà été amenée à croiser le chemin de ce certain Nathaniel Hawthorn.

« J’étais certaine que cet homme n’était pas clair… Cassandre, il va falloir se méfier de lui et je ne vois pas d’autres solutions que de l’éliminer aussi. Il est trop dangereux et pourrait réduire mes projets à néant ! »


« Calmez-vous, pour l’amour du Ciel ! Certes il a réussi à infiltrer habilement les coulisses du spectacle, certes il nous a montré que lui aussi savait jouer des masques et des apparences, mais il n’en reste pas moins un homme… Un homme soumis aux mêmes faiblesses que les autres et qui ne peut résister à certains charmes. La hauteur dont il s’affuble n’est qu’un vulgaire apparat ! De la poudre aux yeux qui ne masque que son immonde bassesse ! Laissez-moi me charger de lui ! J’ai su l’attirer dans mes filets une première fois, j’y parviendrai une seconde ! »

« Très bien… Pendant ce temps là je me chargerai de mon cher promis ! »
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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 21:18

L’esprit de Tarantio était en ébullition. Bien qu’assez satisfait de sa performance, il avait bien remarqué que la jeune Aurore était plus qu’une simple châtelaine à la beauté aussi grande que son manque de discernement. Intelligente, sa vivacité d’esprit était telle qu’elle en devenait presque sournoise. Aucune de ses tentatives de rapprochement n’avaient fonctionné. Ni sa plainte élégiaque, ni son serment de dévotion n’avaient atteint leur objectif. La belle Lanval affichait un sourire désarmant appuyé par un regard frappant de sincérité apparente, mais le mercenaire n’avait vu aucune modification dans son maintien. Elle était tendue, et sa main refermée sur sa coupe était très légèrement crispée. Assez néanmoins pour révéler qu’elle considérait toujours « Nathaniel » comme un étranger, un intrus suspicieux. Moins expérimenté, le jeune homme n’aurait probablement pas même remarqué qu’elle ne lui faisait aucunement confiance.

*Une belle prise qu’a fait Darius …C’est à peine si l’on ne pourrait pas l’engager comme espion …*

Craignant tout d’abord qu’elle l’ait démasqué et découvert son rôle, le parjure se rasséréna un peu en se disant qu’elle devait probablement le considérer comme un fat courtisan, pour qui le mensonge était une hygiène de vie.
Le dédain qui transparaissait au travers de sa réponse le conforta dans sa position.

*La couture hein ? Je n’aimerais guère la savoir près de moi avec une aiguille dissimulée dans la manche …*

Néanmoins, si son mensonge avait été mis à jour, Tarantio n’était pas en reste : Aurore n’était pas le genre de femme dévouée à son fiancé, à l’attendre telle une épouse attentionnée. Il était vrai que la belle demoiselle était un portrait de douceur et de grâce, mais le jeune homme ne voulait y croire.

*Idiot, que vas-tu imaginer ? Peut-être l’aime-t-elle vraiment. Ne va pas prendre tes désirs pour la réalité …*

En proie au doute et à la confusion, le parjure ne savait plus comment démêler la vérité du mensonge ? D’un point de vue purement objectif, elle éprouvait peut-être de l’affection pour le noble, voire de la tendresse. Mais comment expliquer en ce cas que Darius l’ait engagé sur les soupçons qu’il avait de sa fidélité ? Ou encore qu’une fiancée aimante accepte qu’une biche comme Cassandre « danse » avec son promis ? Non vraiment, quelque chose ne collait pas. Les sens désormais en alerte, le mercenaire sourit, jouant la carte de celui qui tenait à plaire à la belle.

-« Une occasion rêvée ma dame. Avoir pu rencontrer dans une même soirée la merveilleuse demoiselle Lanval ainsi que le magnanime Darius, c’est plus que je n’osais espérer. »

Cependant, derrière son masque, Tarantio ne se sentait pas à l’aise. L’arrivée de Cassandre venait troubler ses plans et mettait à mal sa maîtrise de soi. Il n’avait pas oublié les moments qu’il avait passé avec elle …
Comme il l’avait prévu, son employeur ne tiqua pas en prenant connaissance de sa couverture, se contentant de sourire d’un air entendu. En revanche, sa cavalière était un hommage poignant à la surprise, d’autant qu’elle n’avait pas le talent d’Aurore : si son visage restait impassible, ses yeux brillaient d’une lueur où se percevaient différents sentiments que le jeune homme ne comprenait que trop bien.
Alors que la fille de peu de foi se présentait, Tarantio tenta de reprendre une certaine contenance, entreprise rendue difficile par les paroles équivoques.
De points communs, il n’en voyait guère, mis à part que tous deux étaient des imposteurs : le mercenaire déguisé en jeune noble, et la catin grimée en dame de compagnie …
Mais le jeune homme n’eut pas le temps de s’y appesantir. Négligeant les sous-entendus de Cassandre, il vit Aurore tendre son verre à Darius avec une attention toute particulière. Ses doutes prirent consistance lorsqu’il remarqua sur les lèvres de la future épouse un sourire trop sincère pour être innocent.
Il n’eut cependant pas le temps de réagir : la troublante proximité de la charmante jeune femme, la présence plus dérangeante de Cassandre avaient émoussé ses réflexes. Déjà, Darius avait porté la coupe à ses lèvres, et s’apprêtait à boire.
C’est à cet instant qu’une arrivée improviste troubla la scène, prévenant le duc dans l’accomplissement de son geste. Si Tarantio en fut soulagé, ce ne fut que brièvement. La nouvelle venue était en fait la sœur du jeune homme qu’il avait occis précédemment et dont il portait les vêtements. Resserrant les pans de son manteau, l’assassin se tourna, de sorte qu’il puisse écouter sans que la jeune fille ne le voie.
Lorsque Aurore quitta le parc accompagnée de sa « dame de compagnie », Darius et Tarantio se retrouvèrent seuls. Le jeune homme en profita pour échanger leurs verres, reposant celui de Darius sur le plateau qu’un serviteur qui approchait portait.
Ce dernier eut un air de réprimande qu’il ne parvint à dissimuler, et que le mercenaire fit disparaître :

-« Le vin est chaud, et un peu trop capiteux. Vous devriez faire plus attention au service. »

Le quadragénaire acheva de mettre le valet mal à l’aise :

-« Estimez-vous heureux de vous en tirer de la sorte. A sa place, je vous aurais fait fouetter … Ce qui est toujours possible d’ailleurs. Qu’en pensez-vous Nathaniel ? »

-« Ce ne sera pas nécessaire monseigneur, il ne pensait pas à mal, et sa réaction est tout à fait normale. Il n’est pas à blâmer pour la difficulté de mes goûts. »

Darius prit un air de désappointement, comme s’il regrettait de ne pas pouvoir le punir, et le parjure ne l’en détesta que plus.

-« Comme vous voudrez. »

Et s’adressant au laquais : « Et maintenant, déguerpissez. Je ne veux plus vous voir, ou c’est moi qui déciderais de la sentence. »

L’infortuné ne se le fit pas dire deux fois, et disparut d’un air coupable. Se retournant vers Tarantio, Darius reprit un air sérieux :

-« Je suppose que c’est à vous que je dois ce désagrément ? »

Puis souriant avec malice : « Eh bien, je me disais bien que vous étiez entré bien facilement, sans attirer l’attention de mes gardes. Pourtant, je ne pensais pas que vous seriez du genre à tuer un homme si facilement, et sans raison … »

Guettant la direction que les deux jeunes femmes avaient prise, le jeune homme lui répondit :

-« Détrompez-vous messire. Je n’ai pas agit sans raison. Ce Thallium projetait de mettre fin à vos jours. Je souhaitais simplement le mettre hors d’état de nuire, mais il s’est montré …réticent. »

Un fin rictus de cruauté étirant son visage, Darius semblait éprouver un certain plaisir à prendre connaissance d’un tel fait.

-« Quel dommage ! Cela nous aurait valu un peu d’amusement … Enfin, vous avez bien agit, et je ne regrette pas de vous avoir engagé.
D’ailleurs, qu’en est-il d’Aurore ? J’ai vu que vous aviez pu lui parler. »
Affichant une certaine distance, le mercenaire fit son rapport :

-« Eh bien, j’ai pu relever quelques éléments, mais la demoiselle Lanval est aussi vive d’esprit et intelligente qu’elle n’est désirable. »

Il n’eut pas l’occasion de se maudire pour ces derniers mots :

-« Et c’est précisément pour cela que je l’ai choisie, ainsi que pour la fortune dont elle héritera sous peu … Elle fera une épouse tout à fait convenable. Quant à vous, n’oubliez pas votre place. Vous n’êtes qu’un pion sur mon échiquier. Vous feriez bien de vous en souvenir … »

Avec une désinvolture et un maniérisme marqués, Tarantio approuva :

-« Fort bien monseigneur. Il me faut d’ailleurs vous laisser. Mon devoir m’appelle. »

Quittant le lieu des réjouissances ainsi que la présence peu sympathique de Darius, Tarantio se concentra. Il lui fallait d’abord s’assurer que la jeune fille ne provoque pas plus d’agitation.
Il la retrouva sans peine, désespérée et en panique. Elle le vit également, reconnaissant ses habits dans la pénombre, et accourut vers lui, sans s’apercevoir qu’elle se trompait :

-« Thallium ! Oh mon frère, tu m’as tellement fait peur, où étais-tu donc ? »

Puis se rendant compte de son erreur : « Mais que ? Vous n’êtes pas mon frère ! Que lui avez-vous fait ? Je vous préviens, s’il lui est arrivé malheur, je … »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Elle n’était plus qu’à cinq pas de lui, et il la ceintura, l’empêchant de parler. Elle se débattit avec force, et il dût agir. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à écourter sa vie. Comme l’avait dit Darius, il ne prenait jamais une vie quand il pouvait l’éviter. Assénant un coup sec sur la nuque de la jeune femme, le mercenaire la prit dans les bras et appela aux alentours :

-« Que quelqu’un vienne m’aider ! Ma sœur vient d’avoir un malaise ! »

Un groupe de gardes vint rapidement à sa rencontre, et un attroupement eut tôt fait de se former autour d’eux. Avisant une jeune dame, Tarantio implora son aide :

-« Pourriez-vous la ramener à la plus proche auberge s’il vous plaît ? Il ne vaut mieux pas que nos parents la voient ainsi. Ils me tueraient Je vais chercher ses affaire et je vous rejoins dès que possible. Voici quelques pièces. »

Se soulageant de son fardeau, le mercenaire se fraya un chemin à travers la foule, et se dirigea sur les pas d’Aurore et de sa suivante. Le plus dur restait encore à faire. Il ne doutait pas que Cassandre lui dirait tout. Ferait-elle le lien avec le meurtre ? Le jeune homme n’en était pas convaincu, mais il préférait être prudent. Si elles découvraient le corps et les affaires qu’il avait laissées, sa couverture volerait en éclats, et il ne toucherait pas un écu.
Mais comment faire pour ne pas être découvert ? Aurore ne l’avait jamais vu auparavant, elle ne risquait donc pas de reconnaître les effets comme étant les siens a priori. Mais Cassandre …
Soudain, Tarantio eut un éclair de lucidité. Tout venait d’elle. Cette entremetteuse mise au silence, tout serait arrangé.
Son projet prenant forme, le mercenaire accéléra le pas, et arriva dans leur dos. Les deux jeunes femmes s’étaient arrêtées, comme pétrifiées. Pourtant, elles n’étaient pas encore arrivées près du corps. C’est alors que le parjure entendit un feulement sourd qui provenait de devant elles.
Des yeux jaunes brillant dans l’obscurité avec un air féroce, des canines impressionnantes, devant eux se trouvait un lion imposant, la gueule tachetée de sang.

*Par l’Enfer, que fait Darius avec un lion en captivité dans ces jardins ? Captivité qui n’est plus d’ailleurs …*

Et en effet, la chaîne qui était reliée au cou du fauve pendait, brisée. D’une voix calme et posée, Tarantio s’adressa aux deux femmes :

-« Pas de mouvements brusques surtout. Reculez calmement vers moi. »

Cassandre commença à se retourner pour marcher vers lui, et le parjure l’en empêcha d’une voix sèche quand le lion grogna :

-« Ne lui tournez pas le dos ! »

Apeurée, la jeune femme obéit, et après des secondes qui furent interminables, elle parvint auprès de lui, se cramponnant désespérément à son bras, le corps parcouru de tremblements. A ce moment, Tarantio s’aperçut qu’Aurore n’avait pas bougé. Il crut d’abord qu’elle était paralysée par la peur avant de remarquer qu’elle était parfaitement calme. Le dos bien droit, postée dans une attitude fière et assurée, la jeune femme n’avait pas peur, bien au contraire. Elle semblait presque …défier l’animal …
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Aurore Lanval

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 21:20

Aurore et Cassandre avaient tout juste terminé leur conversation et s’apprêtaient à revenir auprès de Darius et Nathaniel quand un bruit métallique retentit derrière elles. La troupe de comédiens qui avait été engagée par le propriétaire du manoir pour divertir ses invités se mit à courir, bousculant Aurore et Cassandre qui n’eurent pas même le temps de comprendre ce qu’il se passait. Un rugissement se fit entendre un peu plus loin et la seconde d’après l’énorme félin à la soyeuse robe fauve bondissait seulement à quelques mètres des deux jeunes femmes, en même temps qu’arrivait derrière elle Nathaniel.

*Il ne manquait plus que lui… Je me demande qui je préfère, cet animal ou ce maudit courtisan…*

Alors que Nathaniel essayait de reprendre la situation en main, Cassandre se jeta à ses pieds dans un cri des plus aigus.

*Elle sait peut être s’y prendre avec les hommes, mais elle manque cruellement de bon sens en ce qui concerne le reste ! Que cherche-t-elle au juste, l’énerver d’avantage ! *

Aurore fit face au lion. Droite et sûre d’elle, le moindre de ses muscles était tendu, son attention entièrement focalisée sur la bête, elle était prête à réagir au moindre mouvement, à la moindre respiration. Les yeux gris rencontrèrent les yeux ambrés. Ils se fixèrent, sans vaciller un instant. Les uns semblaient aussi impénétrables et durs que la glace tandis que les autres étaient remplis de la fougue et de l’ardeur du feu. L’erreur à ne pas commettre, Aurore le savait, était de lui montrer qu’elle avait peur. Dans ce lourd silence, ce qui frappait Aurore n’était pas la terreur qu’il provoquait mais la beauté et la majesté qui émanaient de lui. L’animal était grand et solaire. Et à travers cet échange, Aurore comprit qu’ils n’étaient pas si différents l’un de l’autre. Tous deux avaient été retenus contre leur gré pendant trop de temps, et cette rage que manifestait le lion, Aurore l’éprouvait tout autant sans qu’elle ne puisse quant à elle l’exprimer à la vue de tout le monde.
Lentement l’animal sembla se calmer, comme si lui aussi avait senti ce lien d’empathie.
Mais ce moment de latence n’était que le calme avant la tempête car la fraction de seconde suivante, l’animal rugit de plus belle et s’élança sur Aurore. Celle-ci était maintenant plaquée au sol par l’animal, elle sentait son souffle chaud balayer ses cheveux. Aurore se sentait physiquement prise au piège, mais ne savait non plus comment réagir dans cette situation. La jeune femme pourrait être dans la mesure de se défendre mais que penseraient les invités de la voir combattre un lion ? Il était plus que certain que son secret serait mis en péril. Il en était absolument hors de question. La seule initiative que s’accorda Aurore fut de se débattre comme la plus commune des courtisanes l’aurait fait.

*De toute manière… Impossible de bouger dans ce corset et cette robe…*

La jeune femme assena le ventre de l’animal de coups de pieds et protégea son visage de ses mains lorsque celui-ci la griffa avec violence, déchirant la manche de sa robe.

« Mon Dieu ! Cet animal va la tuer il faut faire quelque chose ! » s’écria Cassandre.

La peur se lisait sur son visage qui avait perdu toute ses vives couleurs et elle tenait toujours fermement Nathaniel tout contre elle. Celui-ci esquissa un mouvement pour se dégager de l’étreinte mais Cassandre l’en empêcha.

« Tu n’iras nulle part mon mignon ! Je tiens à ma vie et tu vas me protéger sinon tu peux être sûr que je révèle ton secret à cette chère Aurore ! »

Prise de panique et voyant que personne ne daignait intervenir puisqu’ils étaient au moins tout aussi terrifiés qu’elle, Aurore faucha la patte du lion afin de le déstabiliser puis en profita pour rouler sur le côté. Aurore voulu se relever, s’appuya sur ses bras mais le lion l’avait blessée en la griffant, la jeune femme s’effondra sous son propre poids. Elle se retourna pour voir où se trouvait l’animal mais elle n’eut pas le temps de réagir car la bête s’était de nouveau jeter sur elle et roulèrent sur quelques mètres.
Aurore ne savait que faire… Cette folle course l’avait égarée. Le son d’une voix qu’elle ne connaissait pas sembla lui parvenir de l’autre bout de l’univers.

« Attention ! »

Un sifflement suivit et Aurore sentit qu’elle n’était plus accablée du poids de l’animal. Un bruit mâte. Puis quand elle tourna la tête le lion gisait au sol, une épée plantée en son flanc.
Un jeune homme blond s’agenouilla auprès d’Aurore et examina de plus près son bras.

« Comment allez-vous mademoiselle ? »

Aurore fixa ses yeux noisette et ne put s’empêcher de sourire devant la bêtise de cette question. Ou plutôt une sorte de candeur. Fausse candeur ? Qu’importe…

« Aussi bien que possible… Ce matin j’ai mangé du lion… »

Aurore entendit le martèlement des pas des invités qui se précipitaient avant qu’elle ne s’évanouisse… Le jeune homme prit Aurore dans ses bras au moment ou Cassandre arrivait en courant à sa hauteur.

« Vous lui avez sauvé la vie ! »

« Il semblerait, oui… »

« Comment vous appelez-vous ? » demanda-t-elle avec un air intéressé.

« Ethelas Edgcomb, maintenant si vous le permettez… »

« Je suis venue en compagnie de cette personne, je me dois de vous accompagner. »

« Qu’il en soit ainsi… »

Aurore fut portée dans une des chambres du manoir car elle était trop faible pour supporter un voyage plus long. On appela un médecin et elle fut rapidement prise en charge. La blessure n’était heureusement pas trop profonde d’après lui ; nettoyer et bander la plaie étaient tout ce qu’il y avait à faire pour le moment.
Pendant ce temps, Cassandre s’était enquise de la situation de cet Ethelas. Ce jeune homme au teint clair et aux cheveux dorés était chevalier pour le roi. Issu d’une noble famille du royaume, il était en fait le neveu de l’organisateur. C’est pourquoi, même si d’ordinaire il n’appréciait guerre les mondanités, il s’était vu obligé de répondre présent pour honorer sa famille et célébrer la naissance d’un nouvel arrivant.
Cassandre semblait boire les paroles d’Ethelas, elle restait accrochée à ses lèvres et la fascination se lisait dans ses yeux noirs.

« Aurore a eu beaucoup de chance de tomber sur vous… »

« Si ça n’avait pas été moi, je suis absolument certain qu’une autre belle âme serait venue à son secours… »

Suite à l’incident, le propriétaire du manoir avait mis fin aux festivités et chaque invité avait rejoint sa voiture. Il ne restait plus dans cette vaste résidence encore richement décorée que la famille d’Aurore et ses amis, même si son père ne pouvait se déplacer en raison de son mauvais état de santé. Cassandre et Ethelas étaient assis dans un patio et discutaient tranquillement quand Darius entra, accompagné de Nathaniel.

« Où est ma fiancée ? Où se trouve Aurore ? »

Ethelas posa un regard méfiant sur les deux individus.

« Dans une chambre au second étage. Mais je vous déconseille vivement d’entrer, la demoiselle se remet à peine de ce sordide accident. »

« Est-elle juste consciente ? »

Ethelas resta silencieux un moment, apparemment hésitant quant à la réponse qu’il allait fournir.

« Pour ne pas vous mentir, oui, mais… »

« Très bien, coupa Darius, dans ce cas je vous laisse à vos affaires. »
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Fierce Stormrider

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 21:21

Alors qu’il marchait aux côtés du duc, l’écoutant d’une oreille distraite, Tarantio repensait aux événements qui avaient eu lieu à peine quelques heures auparavant. La confrontation d’Aurore avec le lion avait jeté la confusion dans son esprit. Alors qu’il se serait attendu à ce qu’elle réagisse de manière similaire à Cassandre, le mercenaire l’avait vue faire face au fauve, leurs regards se fixant. Le plus surprenant avait été que le lion avait semblé se calmer, et Tarantio avait cru que la châtelaine avait réussi à le maîtriser l’espace d’une seconde. L’espace d’une seconde seulement, car l’instant d’après, la bête bondissait. Le premier réflexe du combattant avait été de poser sa main sur la garde de son épée, pour s’apercevoir qu’il ne la portait pas. Cette dernière se trouvait avec ses affaires près du corps sans vie de Thallium. Il ne put donc qu’assister à la scène, impuissant, essayant de se convaincre que la jeune femme s’en sortirait. Après tout, elle avait fait montre d’une certaine combativité en faisant face au lion.
Pourtant, la réaction qu’elle eut acheva de le surprendre : après un infime instant d’hésitation que le jeune homme mit sur le compte du choc, la noble demoiselle se débattit, toute pugnacité envolée. Puis le fauve passa à l’attaque, griffant sa proie.
Cassandre cria, et Tarantio décida d’agir. Il s’apprêtait à dégainer ses dagues lorsqu’il sentit la courtisane le retenir, menaçant de briser sa couverture. Le parjure se raidit, hésitant. Il était presque convaincu qu’elle avait déjà tout raconté à Aurore, mais comment en être sûr ? Contraint de regarder sans pouvoir agir, Tarantio maudit sa geôlière, avant de se ressaisir :

*Idiot ! Si tu ne fais rien, tu n’auras même plus à te soucier de ton anonymat ! Elle mourra, et tu ne tarderas pas à subir le même sort !*

Mais avant qu’il ne puisse se dégager des bras de Cassandre, le mercenaire vit que la fille du seigneur Lanval s’était déjà dégagée de l’emprise de la bête, avant de se faire capturer à nouveau. C’en était trop pour le jeune homme, qui rompit l’étreinte de Cassandre, prêt à en assumer les conséquences. Au même moment, une voix qui ne lui était pas familière se fit entendre :

« Attention ! »

Tournant la tête, le mercenaire vit un jeune homme blond accourir vers eux, l’épée dégainée. L’instant d’après, il abattait sa lame sur le fauve. Si Tarantio fut soulagé de ne pas avoir mis en péril sa mission, sa gratitude fut moins prompte en voyant le sauveur se pencher vers Aurore, dont les yeux brillaient de reconnaissance. Etouffant une émotion qui lui était jusqu’à présent étrangère, le parjure fut surpris en l’identifiant, tandis que Cassandre le lâchait pour courir vers le couple. Bientôt, la scène fut envahie par des badauds curieux. Désormais irrité, le parjure s’éloigna au moment où l’homme aux cheveux dorés déclinait son identité. Ne sachant trop ce qui l’attendrait, le mercenaire décida de récupérer son épée, conservant ses habits de courtisan sous sa cape. Un peu plus tard, il retrouvait Darius, alerté de la situation, qui discutait avec l’organisateur et propriétaire du manoir.

« Mon médecin personnel s’est déjà occupé d’elle, et elle doit être en train de se reposer en ce moment même. »

« Je vous remercie Edgard. Je vous retrouverai plus tard. »

Avisant Tarantio, Darius lui fit signe de l’accompagner pendant qu’il se rendait vers la chambre où Aurore avait été conduite. C’est ainsi que le mercenaire avait apprit l’identité d’Ethelas, et le rôle qu’il jouait dans cette fête qui avait été écourtée.

*Un chevalier du roi, rien que ça …Tout cela est bien dommage : il sera délicat de l’approcher. Quoique …*

Se reprenant, le mercenaire se réprimanda devant l’absurdité de telles pensées. Que lui avait fait cet Ethelas finalement ? Et que lui importait qu’Aurore nourrisse quelque sentiment envers lui ? C’était le problème de Darius, pas le sien.
Passablement calmé, Nathaniel passa le seuil de la chambre, précédé par un Darius affolé. Son inquiétude était-elle feinte ou parfaitement naturelle ? Tarantio l’ignorait, et finalement, il n’en avait cure. Sa présence en ces lieux était uniquement motivée par la perspective d’un salaire conséquent, et rien d’autre n’avait d’importance. C’était du moins ce qu’il pensait jusqu’à ce que ses yeux rencontrent ceux d’Ethelas. Aussitôt, un sentiment d’antipathie naquit entre les deux hommes. Pendant que Darius passait la porte de l’antichambre, Tarantio et Ethelas se dévisagèrent au grand dam de Cassandre qui se sentait délaissée.
Ethelas était un homme svelte, légèrement plus grand que lui, à la carrure plus affinée tout en restant respectable. Alors qu’il allait s’asseoir dans le fauteuil qui faisait face à Cassandre, le parjure put remarquer qu’il se mouvait avec grâce et aisance. Une chose était sûre, le jeune homme était un combattant aguerri, et son titre n’était pas usurpé.

*Laisse moi m’en charger … Si tu ne veux pas le faire, je m’en occuperai avec joie ...*

Perturbé par cette pensée qu’il avait eu sans être la sienne, le mercenaire tenta de se donner une contenance en brisant le silence :

« Alors, d’après ce que j’ai cru comprendre, dame Aurore doit sa survie à un noble et fier chevalier du roi. »

« Oui, et c’est l’un des favoris ! Il paraît qu’on le voit déjà devenir capitaine de la garde, et … »

Cassandre avait cru bon d’intervenir, mettant en valeur les qualités d’Ethelas, ce qu’un regard ouvertement froid et méprisant de Tarantio démentit. Devant l’hostilité de son regard, la courtisane en frissonna.

Voyant la gêne de la jeune femme, Ethelas vola à son secours en détournant l’attention du mercenaire, et ce dernier ne l’en apprécia que moins.

« Eh bien, il semblerait que mon identité vous soit déjà connue. Pourtant, je n’ai pas le souvenir que nous ayons été présentés, messire … »

« Nathaniel. Nathaniel Hawkthorn. Mais je doute que vous ayez entendu parler de moi. L’illustre nom des Edgcomb brille d’une telle gloire qu’il laisse dans l’ombre les familles à l’éclat moindre. »

« Il se pourrait que vous ayez raison messire. Pourtant, il est étrange que je n’en aie pas même entendu prononcer le nom. Il faudra que j’aille me renseigner et le faire connaître. Après tout, toute famille issue de la noblesse devrait être reconnue. Il y a tant d’imposteurs de nos jours …»

« C’est trop d’honneur, monseigneur, que vous nous faites. Mais vous ne devriez pas vous en donner la peine. Un chevalier du roi – et bientôt un capitaine – devrait se préoccuper de plus hautes responsabilités. De telles affaires, surtout quand elles sont du ressort d’autres personnes, ne méritent pas votre attention … »

Cette référence implicite à Aurore fit comprendre au jeune homme qu’il valait mieux rester en dehors de cette histoire, sous peine de fâcheuses conséquences, ce qu’il n’apprécia pas.

« Votre remarque a du sens, malheureusement il s’est avéré que j’étais présent, et que j’ai agi. J’étais seul apparemment, puisqu’il ne s’est trouvé personne d’autre d’assez brave … »

« Oh, je vois. Et le preux chevalier est content d’avoir joué son rôle de prince charmant ? Il va pouvoir passer aux choses sérieuses puisque la dulcinée est maintenant folle de reconnaissance, n’est-ce pas ? »

Le visage d’Ethelas devint cramoisi, et celui-ci se releva, portant la main à sa ceinture, pour se saisir de son gant. Tarantio se leva à son tour, un sourire narquois sur les lèvres :

« Allez, lâche ton gant, et dégaine ! A moins que tu ne comptes te servir de ce gant pour te battre ! »

Toute retenue envolée, Ethelas posa sa main sur le pommeau de son épée. Cassandre, voyant que les événements prenaient une tournure dramatique, se leva pour s’interposer.

« Arrêtez je vous en prie ! Agissez en hommes raisonnables, vous ne voudriez pas troubler le repos d’Aurore quand même ! »

Du coin du regard, le mercenaire remarqua que l’attitude de la courtisane démentait ses propos. En réalité, la situation semblait lui être agréable.
Les yeux encore emplis d’un regard colérique, le chevalier du roi se calma, et tendit la main en signe de conciliation. Tarantio, que l’envie de voir couler le sang avait quitté aussi soudainement qu’elle était apparue, tendit sa main en retour. Au même moment, la porte de l’antichambre se rouvrit, laissant apparaître un Darius visiblement soulagé. Aussitôt, Ethelas s’enquit de l’état d’Aurore. Le duc, dans ses pensées, ne répondit pas tout de suite :

« Aurore ? Ah oui, elle s’en remettra. Le mariage aura lieu la semaine prochaine. »

Sidéré, le chevalier ne tenta pas de cacher son étonnement :

« Comment ? Alors elle s’est déjà remise ? Sa blessure me semblait assez grave pourtant. »

« En effet, le médecin a dit que les griffes du lion pourraient être à l’origine d’une infection. C’est pour cela qu’il faut organiser la cérémonie au plus vite. Tant qu’elle est encore en état de répondre. »

Cette fois, c’en était trop pour Ethelas, qui ne sut se retenir :

« Mais quelle sorte d’être êtes-vous donc pour vous soucier de votre misérable personne avant votre future épouse ? Vous n’êtes qu’une créature abjecte, et vous me dégoûtez. Si je n’étais adjoint par le code de chevalerie de ne pouvoir défier des individus sans arme, je n’hésiterais pas une seconde ! »

Darius le regarda d’un air méprisant, puis le toisa du regard, avant de prendre la parole :

« Eh bien, comme vous l’avez dit, il s’agit de ma future épouse. Et en temps normal, j’aurais laissé passer de tels propos, mais il s’agit de ma fiancée que vous avez dénigrée. Et parce que je l’aime, je ne puis tolérer tel affront. Cependant, comme vous l’avez fait remarquer, je n’ai jamais été doué avec une épée, ou même n’importe quelle lame. Néanmoins, j’ai ici quelqu’un qui serait ravi de le faire, n’est-ce pas Nathaniel ? »

Le mercenaire acquiesça, sans s’en offusquer. Bien qu’il n’appréciât guère devoir jouer le rôle d’un champion censé protéger l’honneur de son seigneur, il devait bien admettre que l’antipathie qu’il éprouvait envers le chevalier du roi avait atteint des sommets. Pourtant, il répugnait à combattre sans une bonne raison.

*Oh, et puis qui es-tu pour faire la fine bouche ? En acceptant le duel, tu feras d’une pierre deux coups. Tu n’auras qu’à demander une augmentation de tes honoraires pour ce service en extra. Joindre l’utile à l’agréable, n’est-ce pas une raison suffisante pour toi ?*

« J’accepte. »

A ces mots, Ethelas se renfrogna :

« Ce n’est pas à vous que s’adressaient ces paroles. »

« Non en effet. Cependant, j’ai mes principes, comme vous avez les vôtres. Et défendre ceux qui ne peuvent porter une lame en est un. C’est donc à moi qu’est destiné ce défi, et je l’accepte. »

« Je ne me battrais pas contre vous. Je n’ai aucune raison particulière de le faire présentement. »

Et sur ces mots, il sortit, suivi d’une Cassandre toute aussi béate devant sa grandeur, que déçue de ne pouvoir assister à un duel entre deux hommes séduisants.
Le parjure s’apprêtait à sortir à son tour, lorsque Darius le retint :

« Restez Tarantio, il faut que je vous parle. »

Fermant la porte, le jeune homme devina ce qui allait suivre :

« Cet Ethelas …Il commence à m’agacer. Pour qui se prend-il ? Venir déranger la gestion de mes affaires, m’insulter, dans ma propre fête ? »

Le duc marqua une pause, et Tarantio termina à sa place :

« Et vous trouveriez préférable qu’il disparaisse …le tout sans que cela retombe sur vous … »

Darius sourit :

« Vous êtes aussi subtil et perspicace que je l’espérais …Auriez-vous une idée ? »

« Que diriez-vous d’un duel ? Je peux toujours essayer de le pousser à se battre. Un combat à la loyal, conforme à ce « code de la chevalerie » dont il est si fier … »

« Une excellente idée. Procédez, je vous prie. Et maintenant, je vous serais gré de me laisser seul … »

Le mercenaire prit congé, et perçut un léger craquement. Il regarda vers la porte de l’antichambre, avant de sortir. Se pouvait-il qu’Aurore ait entendu ?
Avec un haussement d’épaules, il continua, et sortit de la chambre. Même si c’était le cas, que pouvait-elle y faire ? En atteignant l’escalier principal, tout à ses pensées, Tarantio aperçut Ethelas et Cassandre sur sa gauche en train de discuter.
Dans son souhait de profiter seule de la présence du chevalier, la courtisane l’avait conduit à faire un détour dans les couloirs du manoir. Descendant les marches, le mercenaire eut une idée. Il détestait devoir jouer les provocateurs, mais s’il voulait gagner son argent, avec une prime éventuelle, son zèle ne serait pas de trop.

*Aucune raison particulière de te battre avec moi ? Je t’apprendrai, qu’il n’y a jamais besoin de raison pour croiser le fer avec moi … Dès lors que je dégaine, ma lame se sent obligée de faire couler le sang …*

Au moment où le couple arrivait à son niveau, Tarantio fit mine de ne pas les voir, bousculant plus fort que de raison un Ethelas qui ne l’avait pas remarqué. Chutant à terre, le futur capitaine de la garde royale ne comprit pas de suite, et avisa le parjure qui lui tendit la main, puis se ravisa :

« T’es un raseur mon gars. »

Le visage blême, le chevalier se releva, et dégaina son épée sous l’insulte. Tarantio lui tourna le dos, et sortit dans la cour, où il autorisa son esprit à se détendre avant le commencement du duel. Ethelas ne tarda pas à le rejoindre, l’épée au poing, suivi d’une Cassandre impatiente.
Lorsqu’il leur fit face, le combattant remarqua qu’Ethelas s’était également calmé, ses traits paraissant apaisés. Quoiqu’on puisse en dire, le chevalier ne laissait pas ses émotions prendre le dessus lorsqu’il s’apprêtait à se battre, et c’est avec une voix posée qu’il s’adressa à Cassandre :

« Ma dame, nous ferez-vous l’honneur d’arbitrer ce duel ? »

La jeune femme ne cacha pas son excitation, au dégoût de Tarantio :

« Tout ce que vous voudrez mon cher. Quelles sont les règles ? »

« Duel à l’épée, en une seule joute. Combat jusqu’à ce que mort s’en suive. »
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Fierce Stormrider

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MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 21:22

Ethelas tiqua, et Tarantio lui-même fut surpris devant le détachement de son ton. Sa voix avait résonné dans la cour, froide et implacable. Cassandre frémit, et se tourna vers Ethelas :

« Acceptez-vous les conditions ? »

« Oui »

« Alors croisez le fer. »

Ethelas salua courtoisement, sa lame touchant le sol, et passa immédiatement à l’attaque. Tarantio, qui avait à peine eut le temps de dégainer, réagit d’instinct, son épée venant parer celle d’Ethelas. Il contre-attaqua aussitôt, et le chevalier fit un bond en arrière. L’effet de surprise passé, les deux combattants commencèrent à tourner, cherchant à s’étudier. Dans ce genre de duel, chacun mesurait que l’autre était un adversaire de taille, et que l’issue du combat dépendait non seulement des talents de bretteur de chacune des deux parties, mais également de la force mentale de son adversaire, et sa capacité à résister aux provocations.
Tarantio se souvenait d’un combat auquel il avait assisté, entre un jeune homme inexpérimenté, et un épéiste qu’on donnait pour être le prochain champion du duc local. A la surprise de tous, le novice avait remporté le combat, tranchant presque l’oreille de son opposant. Ce dernier s’était montré trop arrogant, et avait commis plusieurs erreurs, avant de s’énerver en voyant son adversaire sourire.
Contrant un nouveau coup d’estoc, le jeune homme porta une botte, qui déchira le pourpoint d’Ethelas. Une fleur pourpre apparut au niveau de son épaule, et ce dernier recula de nouveau. Le danger, le mercenaire le savait, était de croire qu’il avait remporté le combat. Bien des combattants avaient jubilé en versant le premier sang. Ils n’avaient pas eu l’occasion d’en connaître d’autres.
Le vassal du roi attaqua avec une vitesse soudaine, la pointe de sa lame se dirigeant vers le cou de Tarantio, qui mit genou à terre, son épée sinuant vers le haut. Surpris, Ethelas fit un pas de côté, son épée venant frotter contre le bras d’arme du parjure qui grogna en sentant la lame entamer la chair. Le parjure jura intérieurement. Bien que bon en duel, ses talents étaient plus adaptés aux batailles rangées et face à plusieurs ennemis. Sa vitesse lui permettait de frapper plusieurs opposants en même temps, mais il y avait un léger temps de latence, qui était compensé par la fureur qui coulait dans ses veines, et la distorsion provoquée par l’atmosphère enfiévrée. Mais contre un adversaire seul, et concentré sur le moindre de ses mouvements, la vitesse d’exécution d’une technique était insuffisante, et mettait en péril celui qui l’utilisait.
Envahit par un trouble soudain, Le mercenaire regarda autour de lui. Il avait l’impression qu’on l’observait, mais ce n’était pas Cassandre. Celle-ci se tenait non loin, à quelques dizaines de pas d’eux. Il jeta quelques regards nerveux au manoir et aux fenêtres, sans parvenir à définir l’origine de cette perturbation. Le chevalier, apercevant son manège, crut d’abord à un piège, avant de comprendre qu’il y avait quelque chose d’étrange. Le rythme des assauts s’était affaibli, et son adversaire multipliait les erreurs, bien que ses coups soient aussi précis et violents qu’avant.
Au bout de plusieurs minutes, les duellistes se séparèrent d’un accord tacite, afin de reprendre leur souffle, avant de se remettre en position. Chacun des deux épéistes savait que cet assaut serait probablement le dernier.
Tarantio se concentra, avant de fléchir légèrement les jambes, son épée se positionnant à l’horizontale. Il savait que la technique était risquée puisque s’il ratait sa cible, il s’exposerait à un coup direct.
En face de lui, Ethelas se prépara, modifiant sa prise sur sa lame, la tenant comme une dague, et ses muscles se raidirent. Habituellement, cette technique se faisait avec deux sabres, et non une épée de cavalerie trop lourde pour être efficace, mais nécessité faisait loi.
L’espace d’une seconde, le silence plana dans la cour, le temps semblant suspendre son envol, puis l’instant d’après, les deux combattants passèrent à l’action : Tarantio disparut alors que Ethelas bondissait, son sabre fendant les airs en arabesques concentriques :

† Technique n°1, du Faucon Ethéré: éclair foudroyant †

~Cyclide Spiralée : la lame du vent~

Quelques fractions de secondes avant que les lames ne se rencontrent, un éclair apparut entre les deux adversaires, interrompant leurs techniques. Tarantio, emporté par son élan, eut juste le réflexe de se jeter à terre, au moment même où la lame d’une dague passait au-dessus de son visage, venant frapper l’épée d’Ethelas qui roula sur le côté.
Les deux hommes à terre, se dévisagèrent en regardant la lame, avant de comprendre que celle-ci n’appartenait à aucune des deux parties.
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Aurore Lanval

Aurore Lanval

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Rencontre surprise [pv] Vide
MessageSujet: Re: Rencontre surprise [pv]   Rencontre surprise [pv] Icon_minitimeLun 7 Sep 2009 - 21:25

Le combat contre le lion avait éprouvé moralement Aurore, mais la jeune femme sentait que la douleur des blessures physiques n’entraverait aucunement ses projets. Darius, pénétrant la chambre où elle avait été installée, pria Ethelas de quitter la pièce, au plus grand regret d’Aurore qui ne le lâcha pas du regard, même lorsque la porte se referma. Ses yeux de glace s’attardèrent sur Darius, visiblement hésitante à lui adresser la parole.

« Que faites vous là ? Pourquoi m’infliger votre présence ? Ne pensez-vous pas que j’ai assez souffert pour aujourd’hui ? »

« Enfin madame ! Pour l’amour du ciel, reprenez-vous et surveillez vos paroles ! Cette mésaventure vous aurait-elle fait perdre l’esprit ? »
« Si je peux me permettre monsieur, la demoiselle Lanval a subi un sacré choc cet après-midi, souvenez-vous de cela et soyez conciliant avec elle… Elle n’est peut être pas en possession de toutes ses facultés… »

Aurore qui sentait son sang bouillir dans ses veines s’apprêtait à répondre avec fougue mais elle fut interrompue par son fiancé.

« Sera-t-elle en mesure de se marier la semaine prochaine ? »

Le médecin resta silencieux quelques secondes, interloqué par l’impatience dont faisait preuve le duc.

« Eh bien… Sa vie n’est actuellement pas en danger et je pense que cette courageuse jeune femme s’en remettra très vite. Mais je ne peux malheureusement pas me prononcer sur les risques d’infection qui ne sont pourtant pas à négliger… »

« Voilà tout ce que je voulais entendre ! Sur ces mots, madame, je vous laisse vous reposer. »

Darius, suivi par le médecin, quitta la chambre à son tour. Aurore se laissa retomber mollement dans les oreillers, contemplant le plafond puis soupira longuement. Soudain des voix étouffées parvinrent jusqu’à elle depuis l’antichambre. La jeune femme tendit l’oreille, tentant de distinguer de qui il s’agissait et ce que ces personnes disaient. Aurore reconnut la voix aigue de Cassandre, celle voilée de Darius et son cœur fit un bon lorsqu’elle entendit le timbre clair d’Ethelas prendre sa défense tout au long de la discussion. Sans même en avoir conscience Aurore se mit à sourire, suivant le cheminement de ses pensées. Elle ne se marierait sûrement pas… Du moins pas avec Darius… Les voix s’éloignèrent alors que la parjure avait depuis longtemps perdu le fil de la conversation. Elle ne savait plus ce qu’il se passait à présent. Les yeux d’Aurore se déportèrent sur la fenêtre qui était grande ouverte. L’air venait caresser son visage et jouer avec quelques mèches de sa longue chevelure brune. Le bruit du fer qu’on croise la tira de sa douce rêverie. Aurore se leva brusquement et courut jusqu’au rebord. A ses pieds Nathaniel et Ethelas se livraient à n combat sans merci. Cassandre qui se trouvait entre eux avait l’air d’une puce sautillante et surexcitée à l’idée d’arbitrer un tel duel.

*Mon Dieu ! Que font-ils ces inconscients ? Il faut que je les empêche d’aller trop loin ! Surtout que je ne peux pas compter sur cette frivole de Cassandre… Mais enfin, pourquoi se disputent-ils ?*

Aurore était coincée dans une chambre qu’elle ne connaissait pas, on lui avait mise une ample chemise de nuit blanche, la privant de ses affaires personnelles… Et pour toutes ces raisons, la jeune femme se sentait démunie. Que pouvait-elle faire ? La parjure fit rapidement le tour de la chambre. En face du lit se trouvait un bureau où étaient rangés du papier à lettre, des plumes, de l’encre et un coupe papier. Aurore s’en saisit et le lança entre les deux combattants depuis la fenêtre. La jeune femme ne prit même pas le temps de voir à quel point son intervention avait été efficace car elle se rendit à nouveau jusqu’au bureau pour griffonner un mot à l’attention de Cassandre.
Cette dernière poussa un cri perçant au moment où le coupe papier se planta entre les deux duellistes.

« D’où est ce que ça vient ? »

Nathaniel et Ethelas regardèrent dans un même mouvement en direction de la chambre où se reposait Aurore.

« De la chambre de notre blessée… »

« Je vais aller voir ce qu’il se passe… »

Ethelas retint Cassandre par le bras.

« Je vais m’en charger moi-même. »

« Certainement pas monsieur ! »

« Très bien, mais dans ce cas dépêchez vous ! »

Cassandre se hâta de monter jusqu’au premier étage du manoir. Elle ouvrit la porte à la volée, mais la chambre était vide… Pas la moindre trace d’Aurore au milieu du lit défait et de la lettre posée sur le bureau. Cassandre se précipita jusqu’à la fenêtre.

« Elle s’est enfuie ! »

« Comment ça ! » s’écria Ethelas.

Le galop d’un cheval raisonna sur la plaine jusqu’au combattant.

« Je la vois ! Elle a dû aller voler un cheval aux écuries ! Elle vient tout juste d’atteindre les limites de la propriété ! »

Ethelas se retourna en direction de Nathaniel, le dépit se lisait sur son visage.

« Il est maintenant inutile d’essayer de la rattraper… Elle sera déjà loin le temps que nous nous mettions en scelle… Qu’allons-nous dire à son père ? »

« Oui… Qu’allons-nous dire à son père… » ricana Nathaniel.

La fin de la journée ne fut pas riche en rebondissement. Après avoir rejoint Cassandre au manoir, tous furent conviés à dîner par la propriétaire puis à passer la nuit sur place car le ciel qui s’assombrissait annonçait un orage violent. Le repas se fit dans une atmosphère tendue où tout le monde s’échangea des banalités. Seul Darius parvint à glisser discrètement à Nathaniel que celui-ci devait lui ramener Aurore au plus vite. Après quoi, tous rejoignirent leur chambre. Les lumières du manoir s’éteignirent les unes après les autres… Sauf celle de Cassandre qui garda avec elle une chandelle. La jeune femme attendit que le Silence soit roi en cette demeure habitée par la Nuit puis elle se vêtit du plus beau déshabillé d’Aurore, tout de satin noir, puis se faufila comme une ombre dans les couloirs. Il n’y avait pas le moindre signe de vie et elle put ainsi aisément se glisser jusqu’à la chambre de Nathaniel. La jeune femme frappa doucement à la porte puis entra sans même attendre de réponse.

« Qui est là ? »

Le jeune homme, égal à lui-même, était assis dans la pénombre, tout près de sa fenêtre.

« J’ai attendu que tout le monde soit plongé dans un profond sommeil pour venir vous rendre une petite visite de courtoisie… »

Nathaniel resta silencieux.

« Vous n’allez pas pouvoir rester ma chère, j’ai des projets pour ce soir… »

« Ah oui ? Je suis certaine que vos projets seront bien moins… intéressants que ceux que je vous propose… »

« Pas ce soir… »

« Tu ne me tenais pas le même discours lors de notre première rencontre… »

Cassandre s’avança lentement jusqu’à Nathaniel, passa derrière sa chaise et se pencha sur lui jusqu’à ce qu’elle puisse entendre le rythme maîtrisé de sa respiration. Le jeune homme ne bougea pas d’un cil. Cassandre en profita pour laisser glisser ses mains puis effleurer son cou de ses lèvres. Cassandre se redressa pour enlever la robe de chambre qu’elle déposa en évidence aux pieds de Nathaniel.

« Alors je ne te plais plus ? » lui murmura-t-elle.

Nathaniel se leva d’un coup et marcha avec vigueur jusqu’à la porte de sa chambre.

« Bonne nuit Cassandre… »

La jeune femme sourit malicieusement et s’en alla avec orgueil sans dire un mot de plus. Elle accorda néanmoins un dernier regard fripon à Nathaniel. Celui-ci attendit d’entendre la porte de la chambre de Cassandre claquer avant de revenir à sa place. Une enveloppe blanche qui dépassait de la robe de chambre attira son attention. Il se pencha pour la prendre et l’ouvrit.

« Cassandre, j’ai dû prendre la fuite précipitamment à cause de Darius… Je sens qu’il manigance quelque chose de pas net à mon égard et surtout il veut maintenir le mariage la semaine prochaine. Tu connais mes sentiments quant à cette idée… Notre tentative de meurtre ayant échouée je préfère quitter la ville pour le moment. Cependant Ethelas, je dois te l’avouer, m’a fait forte impression et j’aimerais qu’il me rejoigne dès demain soir à la porte de Valendra. Il pourrait d’ailleurs faire office d’alternative… je compte sur toi pour lui faire parvenir le message… »

***


« Alors comme ça Ethelas t’a fait forte impression… Il n’y a pas qu’à toi… Qu’ai-je à gagner que tu l’épouses ? Tu seras heureuse et auras tout pour toi… Tu ne pourras plus être liée à Darius et que deviendrais-je alors ? Je retournerai à ma vie de prostituée… Obligée de mettre ma vie en jeu tous les jours, d’avoir dans ma couche les hommes les plus ignobles de la ville, le tout pour une bouchée de pain ! Jamais de la vie… Cela n’arrivera pas, je me le suis promis… »

Cassandre entra dans sa chambre et se glissa dans les draps en soie de son lit, heureuse de s’endormir dans tant de confort alors qu’au dehors le tonnerre grondait…
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