Kestrel se promenait dans les rues agitées d'Helyanwë.
Les discussions étaient très animées. Les marchands embullants essayaient de refourguer toutes sortes d'objets inutils.
Des éclats de rires d'un enfant parvinrent aux oreilles de Kestrel.
Chose qu'elle adorait. Un son merveilleux, il lui faisait penser à un doux tintement de clochette. Ce son lui décocha l'un de ses sourires éblouissant.

Elle pivota la tête vers le rire. Un petit elfe riait aux éclats grâce à son père qui lui faisait des chatouilles. Kestrel ne s'attarda qu'une minute devant cette scène de bonheur puis continua sa route.
Elle marchait sans but. Elle allait où ses pieds l'emmenaient.
Elle ne se sentait pas trop à l'aise, au milieu de toute cette agitation. Mais le pois de son arc et de son carquois accroché à son dos la rassurait.
Les passants la bousculaient, mais sans lui adressaient une seule excuses. Elle regrettait à présent d'être venu ici.
Elle regrettait de n'être pas aller plutôt en forêt. Là, elle savait qu'elle aurait été bien. A l'aise parmis le chant mélodieux des oiseaux...
Elle s'arrêta pour s'adosser à un mûr. A côté d'elle, il y avait un groupe d'homme qui parlait à voix haute. Elle tendit l'oreille.

" Il paraît que la reine d'Isodia à fait une déclaration de guerre à notre roi."
" Pourquoi???" demanda un elf roux.
" Je crois que c'est à cause du bois que le roi ne veux plus lui fournir..."
" aaaaaaaaahhhh !"


Elle se remit en route et apperçut une petite ruelle calme, mais sombre se faufillait entre certains bâtiments. Elle s'y engagea sans tarder, voulant quitter cette agitation. Elle ne voulait également pas penser à ce que ces elfes avaient dit... Elle trouvait sa dommage, si c'était vrai, de gacher une "amitié" pour une histoire d'arbre....
C'est vrai que la forêt commencer à diminuer mais le roi et Nàlindë Rendhav auraient pu trouver un terrain d'entente, comme commencer par donner moins de bois... ou quelque chose du genre.
Elle se força à ne plus penser à ça...

Plus elle avançait plus les bruits de la ville diminuèrent jusqu'à devenir qu'un bourdonnement.
Ses pas raisonnaient. Elle entendait son souffle régulier qui l'appaisait et même son sang frapper à ses tempes.
Elle s'arrêta de marcher, tourna sur elle même, regardant où elle se trouvait.

Elle n'était jamais venus jusqu'ici.
Les pavés étaient pratiquemment tous cassés.
Des ombres dansaient sur les mûrs des bâtiments, ce qui donnait un aspect lugubre à la ruelle.
Les hauts mûrs empêchaient les rayons du soleil d'éclairer cette rue.
Une main s'abattit sur son épaule, ce qui la fit sursautter.

" Désolé, mademoiselle, je ne voulais pas vous faire peur..." sursura une voix masculine. Le visage de l'inconnue était caché par une masse de cheveux noir.

" Ce n'est pas grave"

" Je voudrais savoir si ceci vous interesserait..."

L'inconnue lui tendis une boîte en bois qui avait l'air très vieille. Kestrel l'ouvrit, sous le regard anxieux de l'homme.
La boîte aurait paru sans interêt pour une personne normale, pour une personne qui n'était pas antiquaire tout du moins.
La boîte offrit une petite poupée en bois également et un mécanisme tout démonté. Kestrel passa ses doigts sur le couvercle de la boîte. Elle sentit des reliefs, des gravures, mais ne vit pas grand chose avec la couche de poussière qui la recouvrait et la faible luminosité de la ruelle.

" Vous ne la voulez pas? " demanda Kestrel en désignant la boîte qu'elle avait entre les mains du menton.

" Non, je vous la vends si vous voulez. " L'homme lui servit un sourire carnassié...

" Combien? " murmura-t-elle.

" 450."
" Je ne peux pas. 250?" demanda-t-elle les yeux rivait vers la boîte.
"400!"
" 350." proposa Kestrel en plongeant ses prunelles vertes vers l'endroit ou normalement il y avait les yeux de l'inconnue. Celui-ci demeura muet pendant quelques secondes, qui parut très longue pour Kestrel mais l'inconnue se reprit.

" D'acc... D'accord pour 3... 350." bégaya-t-il.
Kestrel lui lança un magnifique sourire, contente de son affaire. L'inconnue lui bégaya un "au revoir" puis fit vite un demi-tour, pour s'en aller en direction du centre ville.
Kestrel referma la boîte qui pour elle était une magnifique boîte à musique.
Elle avait hâte de le dépoussiérer pour voir que représentaient ces reliefs et gravures qu'elle avait sentis.
Elle reprit donc la route mais cette fois ci, vers sa boutique...

Valendra était la ville d’Ysyngwen la plus proche du territoire elfique d’Hyseth. C’était dans la magnifique ville fleurie que Fleance, le mercenaire le plus réputé de la région, avait rendez-vous avec son prochain employeur. A la nuit tombée, Fleance s’était rendue directement au domicile de son employeur où il lui avait donné rendez-vous. Ce dernier habitait au bout d’une ruelle sombre mais d’ordinaire bien fréquentée. Fleance frappa trois coups sur la porte d’ébène pour annoncer son arrivée, comme l’auteur de la lettre lui avait demandé. La porte s’ouvrit lentement et Fleance put pénétrer dans une pièce richement meublée. Les murs, s’ils n’étaient pas couverts de livres d’une grande valeur, laissaient paraître une tapisserie d’un rouge flamboyant. Derrière son foulard, le mercenaire écarquilla les yeux, son employeur, un vieil homme dégarni à l’air hautain, n’était autre qu’un ami de son père et de Darius, lui aussi membre du conseil de Solensean… Pourquoi un homme de son rang avait-il besoin de faire appel à un mercenaire ? Etant un homme politique, n’avait-il pas peur qu’elle ne le reconnaisse ?

-Je vous en prie, monsieur, prenez place à mes côtés. Vous boirez quelque chose ? J’ai un délicieux cognac de trente ans d’âge…

-Non merci seigneur… Venez en plutôt au fait…

L’homme regarda Fleance d’un air interrogateur mais finit par s’asseoir sur le fauteuil en face du sien.

-Voilà… J’ai besoin que vous me rapportiez une boite à musique…

-Une boite à musique ?

-Si vous ne savez pas de quoi il s’agit, je peux demander à quelqu’un d’autre de se charger de cette affaire… répondit l’employeur sur le ton de l’ironie.

Fleance réfléchit. Cette histoire lui semblait extrêmement louche, mais même si tout lui échappait pour le moment, le mercenaire était sûr d’une chose, c’était qu’il ne voudrait en rien laisser une affaire aussi mystérieuse tomber entre les mains d’un incapable.

-Très bien, je vous ramènerait cette boite à musique… Pour votre fille, je suppose…

-O… Oui, bégaya-t-il.

-Dites-m’en plus sur cet objet.

-Cette boite à musique est, comme tous les objets que je possède, d’une inestimable valeur et vous ne pourrez pas vous tromper d’objet quand vous tomberez sur elle. Sur son couvercle se trouve effectivement un message en langage des Anciens…

-Très bien… Et où se trouve-t-elle actuellement ?

-J’allais justement y venir… Elle m’a été dérobée la nuit dernière par un voleur aux longues oreilles… Un elfe sans aucun doute, je le soupçonne d’avoir rejoint Helyanwë…

Fleance se mit en route pour la capitale elfique dans l’heure qui suivit et elle n’arriva à destination que dans l’après-midi suivant. Après avoir dormi quelques heures dans une auberge, Fleance se mit en quête de la fameuse boîte à musique. Bien rapidement elle trouva les quartiers malfamés. Durant toute la soirée, elle espionna les moindres recoins de la capitale à la recherche d’une éventuelle information, diverses pistes la menèrent à repérer plusieurs voleurs potentiels, mais elle décida finalement de n’en suivre qu’un. Ce voleur avait le profil type. Grand amateur d’art et d’objets anciens, l’homme connaissait parfaitement la réalité des marchés. Fleance l’observa conversa avec une toute jeune elfe et lui remettre un paquet…

*Ce doit être la boite à musique !*

Fleance suivit discrètement l’elfe, qui après avoir parcourut plusieurs rues d’un pas rapide entre dans une boutique d’antiquaire. Le mercenaire poussa à son tour la porte. Une clochette sonna pour annoncer son arrivée.

-Bonjour mademoiselle, je crois qu’il y a quelque chose ici qui pourrait beaucoup m’intéresser…